Le bruit est la principale nuisance ressentie par les Français. Elle varie évidemment beaucoup selon les endroits, l’environnement, la saison. Il faut noter l’aspect très psychologique du ressenti au bruit qui relativise les normes et règles d’appréciation de cette nuisance. Il faut souligner, par exemple, que plus un environnement est silencieux, et plus on ressentira un bruit qui, dans un environnement bruyant, passerait totalement inaperçu. C’est pourquoi l’on parle généralement « d’émergence », c’est-à-dire de dépassement d’un seuil de bruit moyen dans un lieu donné. Il faut ici distinguer les bruits aériens qui proviennent de l’environnement de la maison et les bruits d’impact qui sont internes à la construction.
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Les fenêtres
C’est souvent par les fenêtres que la perception du bruit est la plus gênante, car elles constituent le point faible acoustique d’une façade, une entrée importante pour les bruits aériens.
• La qualité de la menuiserie (ouvrant et châssis fixe – le dormant) est importante. Sur les menuiseries neuves, notamment PVC et aluminium, on observe la présence d’un joint qui vise à empêcher la pénétration de l’air, mais aussi, de facto, du bruit. Si vos fenêtres sont anciennes, notamment en bois, renforcez l’étanchéité à l’air à ce niveau avec des joints en caoutchouc, en mousse ou, mieux, en silicone moulé).
• Le vitrage de la fenêtre joue évidemment un grand rôle dans les performances acoustiques de l’huisserie. Un double vitrage ou une vitre épaisse améliorent ses performances, mais dans un environnement très bruyant (par exemple près d’une route, d’une rue passante, d’une voie ferroviaire, etc.) on pourra opter pour un vitrage spécifique asymétrique (par exemple 10/6/4). Le label ACOTHERM permet de connaître les qualités acoustiques d’une fenêtre neuve, grâce à une échelle AC de 1 à 4 (une fenêtre AC4 assurant une réduction de 40dB).
• Le caisson des volets roulants est aussi une voie d’entrée pour le bruit. Il existe des kits (par exemple en mousse isolante) permettant d’habiller intérieurement le caisson pour l’isoler phoniquement.
• Les grilles de ventilation et d’entrée d’air pour la VMC simple flux participent également à la pénétration du bruit si elles ne sont pas traitées. En milieu très bruyant, il est important de choisir des fenêtres qui intègrent une grille acoustique sur l’ouvrant, qui peut procurer une atténuation jusqu’à 40 db. De même, il existe des grilles acoustiques pour les ventilations installées en mur de façade. Outre des ailettes spécifiquement disposées elles intègrent un panneau de laine minérale absorbant le bruit.
Les combles (toiture et le grenier)
C'est la partie de la maison la plus exposée aux bruits aériens. L’isolation thermique assure une grande partie de la protection acoustique :
• dans les combles perdus, autrement dits « non-aménagés », une épaisseur de 40 cm de laine minérale ou végétale en flocons constituera un « amortisseur » très important contre le bruit ;
• dans les combles aménagés, l’isolation des pans de toiture, par l’intérieur ou (mieux encore) par l’extérieur assure une bonne protection acoustique. Plus l’isolant est épais et plus la protection est importante ;
• l’étanchéité à l’air est, dans les deux configurations, un élément de protection déterminant. On l’obtient par un écran de sous-toiture (qui garantit en même temps contre les fuites et pénétration de pluie et de neige) ainsi que par une membrane associée à l’isolant thermique.
Les pièces à vivre
Elles sont exposées à différents types de bruits : aériens par les fenêtres, les murs (extérieurs et cloisons), les planchers, d’impact (notamment les pas venant d’un étage supérieur), d’équipements (du fait de différents appareils à l’intérieur ou à l’extérieur proche voire à l’intérieur même du logement. Notez qu’il est toujours plus facile d’empêcher un bruit de sortir que d’entrer.
• Les murs en béton, en parpaings ou en briques creuses peuvent être isolés de l’intérieur avec des panneaux semi-rigide de laine minérale ou végétale sous ossature et plaque de plâtre phonique (en laissant une lame d’air de 2 cm entre le revers de la plaque et l’isolant. Une ITE (isolation thermique par l’extérieur) constitue aussi un bon rempart contre les bruits aériens venant de l’extérieur.
• Les cloisons ne peuvent valablement être isolées phoniquement que si elles sont traitées sur leurs deux faces (ce qui pose un problème délicat à résoudre en appartements contigus, séparés par des cloisons non porteuses). Le même type de traitement que pour les murs est applicable (isolant sous ossatures métalliques + plaque de plâtre:
– une contre-cloison maçonnée (en briques plâtrière, en carreaux de plâtre ou de béton cellulaire). Peut être montée , en plaçant un isolant fibreux ou du polystyrène) entre le mur ou la cloison et la contre-cloison;
– un panneau composite (plaque de plâtre collée sur un isolant fibreux ou sur du polystyrène peut aussi être collé sur le mur ou la cloison s’ils sont parfaitement plats.
Dans tous les cas une étanchéité à l’air pas des bandes de calfeutrement est indispensable.
• Les planchers sont soumis à deux types de bruits : aériens (la musique, la télévision, les cris, etc.) et d’impact (piétinement, bruits de talons, chute d’objets, etc.). Comme pour toutes les parties de la maison, le plus efficace est d’isoler phoniquement du côté où vient le bruit:
– les bruits d’impact venant de l’étage supérieur sont en partie résolus en installant un revêtement amortisseur des chocs (moquette, PVC, liège, sous-couche isolante sous un parquet flottant). Ce n’est évidemment pas facile lorsqu’on n’a pas la jouissance de l’étage au-dessus de vous…
– Les bruits aériens venant d’un étage supérieur peuvent être réduits par l’établissement d’un faux-plafond côté inférieur, établie sur ossature métallique supendue, soutenue par des suspente élastiques (un isolant fibreux épais étant placé entre le plafond et le faux plafond).
À noter que le carrelage est un redoutable transmetteur de bruits d’impact. C’est pourquoi, généralement, il n’est pas autorisé d’en installer un sur un sol existant sans autorisation du syndic ou de la copropriété.
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LA MAISON FACILE
Christian PESSEY
Éditions MASSIN