La baromètre Mon-expert-rénovation-énergie
Dans un contexte de reprise, le dernier baromètre OpinionWay/Monexpert-renovation-energie.fr est riche d’enseignements sur la perception des nouvelles mesures de soutien à la rénovation énergétique qui sont destinées à massifier et à accélérer les travaux : malgré leur besoin croissant de rénover thermiquement leur logement et une meilleure connaissance des enjeux environnementaux, les Français sont toujours freinés dans leurs projets par la complexité des démarches administratives et le maquis des aides.
Plus d'un tiers des Français ont froid en hiver
Alors qu’ils déclarent une facture énergie mensuelle moyenne de 184€, les Français sont 20 % à payer plus de 200 € de facture de chauffage par mois. A noter que les 18-24 ans et les 65 ans et plus sont les plus impactés avec respectivement 202 euros de budget moyen mensuel et 227 euros. Ce budget énergétique conséquent a un véritable impact sur le pouvoir d’achat des Français. A ce titre, deux Français sur trois (66 %) sont prêts à réaliser des travaux de rénovation afin de disposer d’une facture énergie plus réduite. Deux tiers souhaitent également réaliser ces travaux pour avoir davantage de confort dans leur logement (64 %). Un effet, plus d’un tiers de la population (36 %) déclare avoir froid dans son logement au moins de temps en temps pendant l’hiver. Sans surprise, les locataires semblent davantage subir les effets de leur logement en matière de température : la moitié d’entre eux (50 %) déclare avoir froid dans leur logement au moins de temps en temps pendant l’hiver, dont 18 % souvent (contre 28 % des propriétaires, dont 5 % souvent).
Ainsi, le fait d’avoir froid dans son logement l’hiver semble un critère déterminant dans le sentiment que des travaux de rénovation énergétique y sont nécessaires : plus de la moitié des Français (56 %) qui estime que des travaux sont nécessaires dans leur logement déclare avoir froid chez eux l’hiver.
La moitié des Français convaincue de la nécessité de réaliser des travaux malgré une méconnaissance des aides qui perdure
Aussi, ils sont nombreux (1 Français sur 2, soit 48 %) à estimer nécessaire la réalisation de travaux énergétique dans leur logement et ils aimeraient même que cela soit obligatoire (52 %). Car, ils sont conscients que cela apporte une vraie valeur au logement : pour près de 8 Français sur 10, l’étiquette énergétique du logement visité serait un critère important dans leur projet d’achat (76 %) et pour 33 %, une bonne étiquette énergétique permet une revente facile.
Cependant, 2 Français sur 3 (66 %) ne sont pas en mesure de citer une aide financière permettant de réaliser des travaux de rénovation malgré la communication massive des pouvoirs publics et des acteurs privés. Et pourtant les enjeux financiers sont centraux pour les personnes envisageant ce type de travaux : une personne sur trois qui hésite à réaliser au moins un type de travaux estime ne pas en avoir les moyens financiers (34 %). Le fait d’estimer ne pas avoir droit aux aides à la rénovation arrive en deuxième position (26 %) des hésitations.
De plus, les personnes qui estiment qu’une rénovation de leur logement est nécessaire sont nombreuses à déclarer manquer d’argent (53 % contre 43% de ceux pour qui une rénovation n’est pas nécessaire). Et pourtant, beaucoup estiment ne pas avoir droit aux aides (30 % contre 21 %) et ne savent pas comment les obtenir (30 % contre 8 %).
Près de 2 Français sur 3 ne connaissent pas l’étiquette énergétique de leur logement
Si l’étiquette énergétique est un critère important lors d’un projet d’achat, près de 2 Français sur 3 (58 %) ne savent pas quelle étiquette énergétique est attribuée à leur logement et la rénovation énergétique n’est même pas perçue spontanément comme ayant un lien avec la réduction de la facture. Les locataires, ayant généralement moins de marge de manœuvre en matière de travaux, sont les plus nombreux à ne pas connaître le niveau de performance énergétique de leur logement : 64 % contre 52 % des propriétaires.
Dans ce contexte, même si près d’1 Français sur 2 a déjà réalisé certains travaux (44 %), plus d’un Français sur 2 (56 %) n’envisage pas d’en faire dans les 2 ans à venir.
Ainsi, pour ceux qui ont fait ou envisagent des travaux, arrivent sur le podium le changement de fenêtres et l’isolement des combles (tous deux à 17 %) et le changement du système de chauffage (14%).
Concernant les travaux envisagés pour les années à venir, sont cités des types de travaux plus ambitieux et coûteux : le changement de système de chauffage se trouve à la première place (21 %), suivi de l’isolation des murs (19 %) et de l’installation de panneaux solaires et du changement de fenêtres (tous deux à 18 %).
La raison des freins à la rénovation aujourd’hui : le budget et le manque d’accompagnement
Le frein principal pour 1 Français sur 2 est l’argent. Avec un budget moyen de 2 546 euros, c’est un montant en baisse de 525 euros par rapport à la vague précédente (3 071 euros en 2020) et encore insuffisant pour effectuer des travaux efficaces. Cette baisse est toutefois à relativiser car le budget reste supérieur à celui enregistré en 2019 de 80 €. L’année 2020 a été une année particulière en raison des confinements qui ont permis à de nombreux Français d’économiser de l’argent et d’avoir davantage de temps à consacrer à ces travaux.
Ainsi seulement 35 % des Français disposent de plus de 1 000 euros pour les financer, 23 % déclarent disposer de moins de 1 000 euros pour les financer et même 30 % ne disposent d’aucune enveloppe budgétaire. Le corolaire de cette situation est la nécessité absolue de réduire, une fois les aides existantes déduites, le reste à charge des ménages, en particulier pour les plus modestes.
Un écart important entre propriétaires et locataires est à souligner : le budget moyen envisagé par les propriétaires (3 451 €) est plus de trois fois supérieur à celui des locataires (1 121 €).
Outre la question de la marge de manœuvre pour les travaux, il est également plus simple de prévoir ce type d’investissement à long terme pour les propriétaires. Sur ce point également, on peut observer de fortes disparités budgétaires entre les régions concernant le budget moyen, allant de 1 751 € en région Centre à 3 558 € dans le Grand Est.
Au frein budgétaire s’ajoute le manque d’accompagnement technique et le manque d’artisans de confiance tous deux avancés par 25% des Français.
Les Français plébiscitent l’audit de leur logement et l’accompagnement via un prestataire unique.
Pour pallier ces freins, plus de 2 Français sur 3 qui envisagent des travaux (71%) se disent intéressées par un audit de leur logement, ne serait-ce que par curiosité pour 43 %. Un véritable plébiscite du diagnostic énergétique du logement qui entre dans la logique de l’accompagnement de A à Z déjà largement exprimé lors des vagues précédentes.
Pour ce faire, afin de faciliter les démarches et simplifier les travaux, une solution émerge largement : permettre aux Français de s’appuyer sur un interlocuteur unique avant, pendant et après leur projet. En effet, près de trois Français envisageant une rénovation sur quatre pourraient confier la gestion de leur rénovation à un unique prestataire qui s’occuperait de mettre en place le projet, de le suivre et de réaliser les démarches d’obtention d’aides à la rénovation.
• 77 % seraient prêts à le faire pour des travaux simples avec un seul type de rénovation
• 73 % pour des projets plus complexes avec plusieurs types de travaux en simultané.
La rénovation énergétique au cœur du débat présidentiel
Dans ce contexte 2 Français sur 3 (63 %) réclament que la thématique de la rénovation énergétique ait sa place dans le débat des élections présidentielles. Rappelons qu’outre les économies d’énergie qu’elle permet, la rénovation énergétique améliore le confort thermique à l’intérieur des logements, mais aussi une meilleure qualité de l’air et donc une meilleure santé et un meilleur moral pour ses occupants.
En conclusion, afin de convaincre davantage de Français à réaliser des travaux de rénovation énergétique, Monexpert appelle les pouvoirs publics à systématiser le recours à l’audit et ce à un coût raisonnable. Aidé en partie par MaPrimeRénov’ pour certains foyers, l’audit énergétique doit également être aidé par le dispositif des Certificats d’Economies d’Energie permettant par ce cumul d’avoir un reste à charge incitatif. Aussi ce reste à charge doit être modulé en fonction de la réalisation de travaux pour aider les plus engagés.
Il est nécessaire de massifier mais de manière efficiente et dans la continuité. Et pour cela, revaloriser les aides est impératif pour inciter et aider les Français à passer à l’acte.
Lien : Enquête OpinionWay -