Le béton est proche du mortier, la seule différence étant l'ajout de graviers lors du gâchage. On peut gâcher à la main pour les faibles quantités, mais on utilise le plus souvent une bétonnière, qui facilite grandement les opérations lorsqu’il s’agit de couler une dalle ou de réaliser des travaux de coffrage importants. Pour une grosse quantité de béton, on aura recours à une livraison par camion-toupie.
Le béton, comme le mortier, se fabrique à l'aide d'un liant, le ciment, mélangé à du sable mais aussi à des graviers (les agrégats). Le ciment est un liant hydraulique, c'est-à-dire qu'il durcit au contact de l'eau. Pour faire du béton, le liant employé est un ciment résistant (CEM I ou II – CPA – 32,5). Avec un liant de ce type, la durée de prise s’étend sur 2 à 5 heures. On a donc assez de temps pour gâcher et utiliser une quantité importante de béton. On peut toutefois ajouter des produits qui retardent ou accélèrent la prise. On utilise également d’autres adjuvants qui rendent le béton plus onctueux et plus facile d’emploi (plastifiant). Il est aussi possible de teinter celui-ci dans la masse.
Le dosage du béton
Les proportions de sable, de gravier, de liants et d’eau dépendent de la destination du matériau. Il faut noter que le béton utilisé dans la construction (ou livré par les camions-toupies) présente une granulométrie continue : on y trouve des gravillons et des cailloux de tous calibrages. Le béton gâché par le maçon amateur a une granulométrie discontinue puisqu’il contient des gravillons calibrés d’une seule grosseur.
La proportion d’eau du mélange peut varier.
Comme pour le mortier, il convient de tenir compte du foisonnement du sable. Il faut de 140 à 200 l d’eau pour 1 m3 de béton. Si on a besoin d’un mélange très fluide, on peut légèrement surdoser l’eau.
Après préparation, on peut rectifier la plasticité du béton par un ajout d’eau ou de ciment, selon les cas. Toutefois, lorsqu’on verse un surplus d’eau, il faut toujours y mettre un peu de ciment pour que le matériau soit résistant.
Le gâchage du béton
On utilise le plus souvent une bétonnière. Cette machine, montée sur roues, peut être installée sur les lieux mêmes des travaux, ce qui évite le transport du béton. Si elle est actionnée par un moteur thermique ou électrique (il faut prendre dans ce cas des précautions concernant le cheminement du câble de raccordement, qui doit passer en hauteur et non au sol).
La bétonnière permet de malaxer environ 125 l de béton en 3 minutes (pour les modèles courants). Le chargement de la cuve doit se faire avec méthode : d’abord le sable et les graviers, puis le ciment, et l’eau en dernier. On charge à l’aide d’une pelle après avoir effectué les dosages.
Après le malaxage, on vide la cuve par basculement à l’aide du volant. Le béton frais doit être recueilli sur une surface propre (directement dans la brouette ou dans un bac à béton).
La mise en œuvre du béton
Le béton doit être versé en place avec la brouette, le seau ou la pelle. Il peut être amené directement sur site par un tuyau dans le cas d'une livraison par un camion-toupie. Pour obtenir un bon accrochage, mouillez la maçonnerie en contact avec le béton. Tassez énergiquement la couche à l’aide d’une dame. Pendant le séchage (une huitaine de jours), le matériau doit être protégé des intempéries et surtout du soleil par une feuille de plastique ou une bâche.
Le coffrage du béton
Quel que soit l'ouvrage, le béton doit est contenu dans un coffrage qui va donner la forme à l'ouvrage. Il peut s'agir de quatre planches maintenues avec des piquets, pour le coulage d'une dalle, ou d'une structure plus complexe pour la réalisation d'un linteau. De la finition des planches dépend l'apparence de l'ouvrage puisque celui-ci reproduit la surface du bois ou du dérivé du bois (panneau) utilisé.
DOSAGE |
UTILISATION |
SABLE (en litres) |
GRAVIERS (en litres) |
CIMENT (kg) |
Fondation d'un mur |
600 |
600 |
250 |
Allée |
400 |
800 |
300 |
Muret |
400 |
800 |
350 |
Dalle extérieure |
250 |
950 |
350 |
BÉTON ARMÉ |
Dalle |
800 |
400 |
350 |
Mur |
750 |
350 |
350 |
PILE |
450 |
750 |
400 |
Le béton armé : ferrailler poteaux, poutre, dalles, linteaux, fondations
Matériau à haute résistance, le béton est néanmoins cassant sitôt que s'exerce sur lui des tensions importantes. Il est particulièrement sensible à la traction. Le remède à cette relative fragilité consiste à placer dans la pièce en béton une armature métallique qui, en la renforçant dans d'appréciables proportions, en fera un matériau de construction idéal, pratiquement inaltérable, permettant de véritables prouesses architecturales, et possédant des qualités de résistance au feu bien supérieures à celles du fer et du bois.
Béton armé
Lorsqu’on veut réaliser un ouvrage en béton (piliers, poteaux, poutres, linteaux, dalles) ayant une bonne résistance à la traction et à la flexion (par exemple un linteau, une dalle autoporteuse, chaînage en sommet de murs porteurs, etc.), il faut le "ferrailler" pour que la pièce ne casse pas. On utilise des fers (tiges d'acier) ronds, lisses ou tréfilés, de différents diamètres, qu’il faut noyer dans le béton.