Le "bois" de coffrage
Le matériau le plus couramment utilisé pour le coffrage est le bois, mais le contreplaqué multiplis donne également de très bons résultats (plus grande finesse des surfaces au décoffrage). Il est en outre moins absorbant, et permet de nombreuses réutilisations, à condition, toutefois, de choisir une qualité résistant à l'eau (CTB-X). Nous mentionnons les coffrages métalliques, utilisés surtout pour la préfabrication, et les coffrages en matière plastique, ou plastifiés, qui donnent, après décoffrage, des parements très lisses, voire glacés, mais qui posent souvent des problèmes au démoulage.
Le matériau classique que vous utiliserez est la planche. Vous la choisirez solide (27 mm, 34 mm ou 40 mm d'épaisseur), rabotée au moins sur une face (celle qui sera à l'intérieur du coffrage). Vous veillerez à ce que les planches d'un coffrage soient bien jointives entre elles, de façon à assurer une bonne étanchéité, et à obtenir, après décoffrage, des joints aussi discrets que possible.
La réalisation du coffrage lui-même devra retenir toute votre attention, car de sa qualité dépendra celle de l'ouvrage fini. On estime ainsi sur les chantiers de construction que le temps consacré au coffrage et au décoffrage correspond à plus de la moitié du temps total nécessaire à la réalisation d'un ouvrage moyen en béton armé. On distingue en principe deux parties dans un coffrage : les parois du moule et les différentes pièces qui permettent de maintenir entre elles les pièces de ce moule (étais, renforts, serre-joints, etc.).
Le matériel et l'outillage
Outre le matériau de coffrage lui-même, vous devrez prévoir:
• du tasseau de bonne section qui vous servira à constituer des renforts,
• des piquets, des étais et des cales d'écartement.
De nombreuses pièces seront maintenues entre elles par clouage ; il vous faudra donc:
• des pointes proportionnées au bois utilisé;
• un bon marteau de charpentier dont la panne sert d'arrache-clous;
• des serre-joints de maçon (parfois de menuisier pour de petites pièces) et des chevillettes vous seront également indispensables.
Tout ceci sans compter, évidemment, le matériel classique de maçonnerie : niveau, truelles, massette, etc.
Coffrage d'un pilier
Le coulage d'un pilier en béton armé se fait, dans toute la mesure du possible, à la verticale. Si l'on suppose la fondation déjà coulée, vous aurez à réaliser un coffrage à quatre côtés qui sera placé debout, sur cette fondation. Le coffrage sera préparé à l'horizontale, puis dressé une fois terminé. En supposant que vous disposiez de planches dont la largeur corresponde à celle du pilier projeté, chacune d'entre elles pourra constituer l'un des éléments du moule. La première sera posée au sol ; la seconde et la troisième seront placées perpendiculairement, maintenues avec des cales. Il ne restera plus qu'à fermer la "boîte" ainsi réalisée avec le quatrième côté et à clouer les planches. N'enfoncez les clous qu'aux deux tiers, de façon à les arracher sans difficulté au moment du décoffrage. Vous pouvez maintenant dresser le coffrage à la verticale. Il sera maintenu en place avec des piquets et des étais. En outre, des morceaux de tasseau, cloués transversalement aux côtés du coffrage constitueront des renforts supplémentaires qui renforceront la cohésion de l'ensemble et empêcheront les planches de gauchir sous la pression du béton. Au moment du coulage, frappez des coups de marteau sur les flancs du coffrage de façon à assurer le tassement du béton (le damage n'étant pas possible).
Coffrage d'une dalle
Le coffrage d'une dalle est une opération délicate qui nécessite une quantité importante de bois et un étaiement très sérieux. Vous le réaliserez en juxtaposant un certain nombre de planches de bonne épaisseur (27 mm), soutenues par des madriers de 8 x 22 cm de section placés à plat perpendiculairement aux planches, dans le sens de la plus petite largeur de la dalle. Les planches seront avantageusement remplacées par des plaques de contreplaqué ou de panneau de particules d'épaisseur comparable, dont la rigidité est suffisante, et qui permettent d'obtenir au décoffrage une surface beaucoup plus lisse, pratiquement dépourvue de joints, qui, dans certains cas, permettra même de supprimer l'enduit au plafond. Ces plaques limitent de surcroît le nombre des étais. Dans un coffrage en planches, ils seront espacés les uns des autres de 1 m au maximum ; dans les deux cas, ils seront soutenus par des rondins de bois d'une quinzaine de centimètres de diamètre, soigneusement calés au pied, ou par des étais métalliques à vérin. Le calage de ces étais permettra de régler avec précision le niveau du coffrage.
On comprendra combien il est nécessaire de réaliser un coffrage extrêmement résistant pour ce genre de réalisation lorsqu'on saura qu'il lui faudra supporter un poids de 200 à 800 kg/m2 au moment du coulage de la dalle.
Coffrage pour éléments préfabriqués
La réalisation d'objets préfabriqués en béton (poteaux de clôture par exemple) impose la construction de coffrages simples dont il est souhaitable de pouvoir réutiliser les éléments plusieurs fois.
La solution la plus simple consiste évidemment à utiliser des moules métalliques (que l'on peut louer) et qui peuvent servir pratiquement indéfiniment, à condition d'être soigneusement nettoyés et graissés après usage. À défaut de ce genre de moule, vous réaliserez un coffrage en planche qui éliminera le plus possible l'usage des clous, qui s'opposent dans les faits à la réutilisation des éléments de coffrage. C'est ainsi que vous ferez alors largement usage des serre-joints qui, suffisamment rapprochés, maintiendront les planches et éviteront les flexions. A l'intérieur du moule, vous placerez des cales qui, en regard de chaque serre-joint, maintiendront l'écartement des côtés du moule. De cette façon, seules les extrémités du coffrage seront constituées de pièces de bois clouées.
Pour faciliter le décoffrage (ici comme pour tous les coffrages en bois d'ailleurs), vous pourrez utiliser des huiles spécialement conçues pour cet usage, en veillant cependant à ce qu'elles ne tachent pas le béton.