Le mortier bâtard (à ne pas confondre avec le mortier de chaux) est plus gras, plus élastique, donc plus souple, que le mortier de ciment, donc plus facile à manier et à mettre en œuvre. Son temps de prise et de séchage est beaucoup plus lent. Après séchage, il a une couleur crème plus ou moins accusée selon le dosage chaux/ciment. On l’utilise donc plus volontiers dans la restauration des maisons anciennes et des monuments historiques, constructions qui étaient « montées » traditionnellement avec un mortier utilisant uniquement la chaux comme liant hydraulique, matériau beaucoup plus accessible que le ciment. La chaux était en effet produite traditionnellement dans tous les villages, qui possédait un « four à chaux » pour cuire le calcaire pour la collectivité.
Le dosage du mortier bâtard
La chaux rend le mortier bâtard moins solide que celui de ciment après la prise et le séchage. Il faut donc veiller à ne pas trop « forcer » sur la chaux pour ne pas fragiliser la construction. Le dosage basique du mortier bâtard est de 1 volume de ciment + 1 volume de chaux + 8 volumes de sable + 1 volume d’eau.
Comme pour le mortier de ciment, il faut utiliser du sable de rivière, propre et bien sec (pour ne pas fausser les proportions, le sable humide « foisonne » augmentant alors de volume). La mesure du volume de sable peut se faire avec une caisse en bois de 50 x 30 x 33 cm correspondant à 50 l. Dosez le ciment et la chaux avec un sceau en plastique ou en caoutchouc. Notez que l’on trouve du mortier bâtard prêt à l’emploi en sacs de 25 kg.
Les additifs pour mortiers bâtards
La gamme des additifs pour mortiers, notamment bâtard, s'est nettement enrichie : adjuvant d'imperméabilisation, plastifiant pour une meilleure maniabilité, latex pour éviter la fissuration, additif d'adhérence pour les joints et les enduits, etc.
Le gâchage du mortier bâtard
La chaux hydraulique est, comme le ciment, un liant hydraulique : elle devient solide au contact de l'eau. Ciment et chaux une fois mêlés forme le liant qui solidifie le mortier. Le gâchage se fait en auge, sur le sol protégé par une feuille de plastique (on parle de gâchage « à l’aire ») ou sur un bac plat en tôle ou en plastique, ou encore à la bétonnière. En bac ou à l’aire, on mélange d’abord les différents composants « secs », puis l’on forme une pyramide creusée en son sommet, dans laquelle on apporte progressivement la quantité d’eau nécessaire. On mélange (on « gâche ») à la truelle, en hachant avec la lame de celle-ci. Le mélange obtenu doit être onctueux, tout en collant au dos de la lame de la truelle quand on en dépose sur celle-ci et qu’on l’incline légèrement et progressivement. On peut aussi gâcher à la pelle pour une quantité plus importante. Il est possible aussi de gâcher le mortier bâtard à la bétonnière.
Utilisations du mortier bâtard
Le mortier bâtard peut être utilisé pour :
- maçonner les pierres (notamment si elles doivent rester apparentes) et éventuellement les parpaings (moellons ou blocs béton);
- sceller des tuiles notamment faîtières ;
- réaliser des enduits (avec un dosage 1/3 ciment + 2/3 chaux)
Notez que l'association de chaux, de sable et de graviers permet d'obtenir du béton de chaux qui peut servir à la réalisation d'une dalle de plain-pied ou en sous-sol.
Article mis à jour le 18/06/2024