Je dois couler une dalle en béton à l’extérieur, devant notre maison pour réaliser ma terrasse (qui sera dallée par la suite). Mais avec le temps qu’il fait cet automne, je remets toujours au lendemain pour ne pas le faire sous la pluie. Quelles seraient les conséquences sur la solidité de l’ouvrage ? Faut-il prévoir un adjuvant ?
Fred
La réponse de Christian PESSEY au coulage du béton sous la pluie
Comme je l'ai souvent expliqué dans les articles consacrés à la maçonnerie, le béton est constitué de sable, de graviers et de ciment. Celui-ci (comme la chaux) est ce qu’on appelle un liant « hydraulique », ce qui veut dire qu’il durcit au contact de l’eau. Il n’y a donc, a priori, aucun inconvénient à couler du béton sous la pluie. J’y mettrai cependant plusieurs réserves.
Pendant le coulage du béton
Si une pluie fine, un régime d’averses ou un fort taux d’humidité sont acceptables, et n’auront aucun effet sur le béton, on reportera le travail en cas d’orage et donc de pluie violente qui pourrait marquer la surface du béton. Il vaudra mieux alors remettre le coulage à plus tard en attendant un temps plus clément. Une pluie battante risquera de délaver la surface du béton, la rendant plus poreuse et poudreuse par la suite.
Pendant la prise du béton
Pendant la période de prise, qui rappelons-le prend 28 jours pour un durcissement optimal, et en période de pluie intense et prolongée, il sera préférable de bâcher la surface de la dalle en béton, avec une feuille de Polyane (les quelques traces laissées par d’éventuels plis n’ayant pas d’importance sur une terrasse à daller). S’agissant d’une bâche plus lourde, on la surélèvera légèrement. Bien sûr l’idéal sera encore de protéger le béton avec une tonnelle ou tente de jardin.Cela devrait convenir pour une terrasse.
Bien sûr aucun adjuvant n’est à ajouter au béton au moment de son gâchage.
Ouvrages en béton : conception et dosage selon les cas
Le béton est un mélange de ciment et d’agrégats (gravier et sable). L’eau ajoutée pendant le gâchage déclenche des réactions chimiques qui le transforment en un matériau solide, très résistant. Le degré de résistance peut être modulé en agissant sur le dosage des ingrédients, en fonction de l’utilisation prévue. Celui-ci doit être extrêmement précis : un excès d’agrégats compromet la qualité de la finition ; avec trop de sable, la surface du béton résiste mal aux agressions. Le mélange commence à prendre en 2 h, et on ne peut plus le travailler. Toutefois, le béton n’atteint réellement toute sa résistance qu’au bout de plusieurs jours, et continue de durcir tant qu’il contient de l’eau. Le coffrage doit être réalisé avec soin.