Le choix des essences
Les essences sont plus ou moins résistantes à ces attaques. Le séquoia (ou redwood), par exemple, a une résistance exceptionnelle à l’humidité (le bois de cœur en particulier) ; on l’utilise pour la menuiserie extérieure. Le chêne, le pitchpin, l’acacia et le châtaignier sont durables et résistent bien à l’humidité. Les résineux tendres comme le pin, le sapin, l'épicéa, mais aussi les bois "blancs" de feuillus sont les moins résistants
Certains bois exotiques opposent une résistance particulière aux insectes ; c’est le cas du makoré et de l’iroko, qui ne sont pratiquement pas sujets aux attaques des termites ; l’acajou d’Amérique et le doussié (bois durs) ne craignent pas les insectes.
Les champignons
Pour certains champignons (les lignivores), le bois est comestible. Il s’agit d’espèces dont la croissance est facilitée par l’humidité. Un bois en milieu humide absorbe l’eau comme une éponge et devient, de ce fait, un terrain très favorable au développement des champignons.
Les taches
Si le bois porte des plaques verdâtres, c’est le signe d’une attaque par un champignon qui ne cause pas de grands dommages. Ces taches apparaissent surtout aux extrémités des pièces de bois et près des chants, là où l’humidité pénètre rapidement.
Ces champignons peuvent envahir toute la pièce de bois, mais ils ne la détruisent pas. Il s’agit donc d’une attaque bénigne, qu’il faut néanmoins combattre.
Commencez par un lessivage énergique du bois avec une lessive puissante (de type lessive Saint-Marc, par exemple). Lorsque le bois est sec, appliquez un fongicide. Traditionnellement, on utilise du pétrole, qui s’applique au pinceau en une ou plusieurs fois. Aujourd’hui, on se sert surtout d’un produit fongicide du commerce non agressif pour l'environnement.
Le traitement ne suffit pas pour faire disparaître les taches. Il faut donc teindre le bois taché ou utiliser un fongicide colorant.
La pourriture du bois
D'autres champignons lignivores sont beaucoup plus dangereux pour le bois. Ils attaquent en profondeur et le bois devient spongieux, mou, et se désagrège sous le moindre choc. Il s’agit donc d’une agression très grave, et il est généralement impossible de traiter le bois ainsi atteint. Il faut éliminer toutes les parties touchées, brûler les déchets et les pièces de bois voisines doivent recevoir un traitement énergique contre l’humidité (avec un produit hydrofuge).
On observe trois types de pourriture :
- la pourriture cubique brune
- la pourriture fibreuse blanche
- la pourriture molle
Le plus redoutable de ces champignons est la mérule, qui provoque une pourriture cubique. Ses effets sont dévastateurs puisqu'elle peut détruire entièrement une construction, en se développant notamment dans les doublages dans les régions tempérées humides, dans les constructions mal ventilées et peu éclairées.
Les insectes xylophages
Les attaques sont plus ou moins graves selon l'espèce d’insecte. On distingue les insectes dont seule la larve se nourrit de bois, et dont la présence des parasites est révélée en surface, par des trous et/ou de la poudre et le termite dont l'insecte lui-même se nourrit de cellulose.
Les vrillettes
Ces insectes coléoptères (également appelés anobies) sont les moins dangereux. C’est la larve de l’insecte qui creuse de fines galeries dans les bois tendres, en particulier dans les meubles anciens et les vieux bois.
On repère la présence des larves de vrillettes par de nombreux petits trous en surface (comme des piqûres). On remarque souvent une très fine sciure à l’entrée des galeries. Les bois déjà attaqués par les moisissures sont leur terrain de prédilection.
Le traitement à appliquer est simple : il suffit de badigeonner la surface avec un insecticide pour bois. Dans le cas de vieux meubles, il faut d’abord débarrasser les surfaces des couches de cire qui très souvent les recouvrent et empêchent la pénétration du produit.
Les lychtus
Il s'agit aussi d'un coléoptère qui agit de la même façon que les vrillettes. Il affectionne les bois riche en amidon (châtaignier, chêne, frêne, et tous les bois tropicaux feuillus constituent ainsi des cibles privilégiées pour le lyctus). Il infeste surtout le bois dans ses premières années d’utilisation du fait de la disparition progressive de l’amidon.
Les capricornes
Insecte coléoptère qui pond également ses œufs dans le bois, le capricorne, à l'état de larve, perce des galeries d’un assez grand diamètre (5 mm environ) et de section légèrement ovale, parallèles à la surface du bois. L’attaque du capricorne est assez lente : la contamination d’une poutre peut demander des années. Il s’agit d’une attaque assez grave, et il faut un traitement en profondeur, par injection ou imprégnation lente, complété par un badigeonnage.
Les termites
Sous-ordre d’insectes archiptères, les termites sont les plus dangereux ; ils sont très difficiles à repérer, car ils ne paraissent jamais à la surface du bois. Ils creusent des galeries à l’intérieur des pièces de bois ou en surface sur les matériaux non ligneux, et les minent. Ils pénètrent par les extrémités des poutres ou des grosses planches, et il arrive que rien ne permette de déceler leur présence (notamment en ce qui concerne les poutres dont les extrémités sont dans la maçonnerie).
Une attaque de termites peut être très rapide : il convient donc d’inspecter assez fréquemment les bois. On peut les repérer par la présence, sur les trous d’entrée, d’une matière solide et grisâtre sécrétée par l’insecte qui en tapisse les parois des galeries.
Lorsque l’on détecte une attaque de termites, il faut traiter rapidement les parties atteintes, ainsi que tous les bois de l’habitation, car ces insectes envahissent rapidement la totalité des parties ligneuses. Un traitement de surface n’est pas suffisant ; il faut procéder à l’injection d’insecticide en profondeur dans le bois.
Il faut en outre chercher l’origine de l’invasion : il s’agit souvent d’un vieux tronc d’arbre ou d’une souche ancienne, d'un tas de bois, colonisés par les insectes qui se sont répandus ensuite dans la maison en creusant dans le sol et dans la maçonnerie. Le traitement qui sera entrepris doit donc être très complet.
L’insecticide sera également répandu au bas des murs pour éliminer tous les individus (attention aux doubles cloisons fixées sur des tasseaux de bois!).
Les parties touchées doivent être remplacées par des pièces de bois traitées par trempage ou par aspersion.
Attention : une déclaration de présence de termites en mairie est obligatoire, ainsi qu’une mise en œuvre de traitements appropriés par un professionnel, avec des produits spécifiques agréés.
Les différents types de traitements
On distingue le traitement préventif et le traitement curatif:
• le traitement préventif est indispensable pour tous les bois qui sont mis en place pour durer (bois de construction). Il est fortement conseillé, d’une manière générale, pour tous les bois exposés. Il doit être appliqué pour les pièces placées dans un local humide ou à l’extérieur;
• le traitement curatif vise à guérir les bois atteints. Il n’est pas toujours possible : lorsque la détérioration est trop avancée, il est généralement nécessaire de remplacer les pièces touchées.
Le traitement préventif de surface
Il existe des produits très efficaces qui ont un triple rôle protecteur, car ils sont fongicides (ils stoppent le développement des champignons), insecticides et hydrofuges (ils diminuent les risques d’imprégnation en eau en repoussant celle-ci).
Ces produits sont généralement vendus en bidon. On les applique à l’aide d’une brosse usagée, mais propre. Ce badigeonnage doit être effectué avec suffisamment de produit pour que le bois soit bien imprégné. Il est souvent nécessaire de répéter l’opération pour que le liquide pénètre en profondeur dans les fibres. On peut traiter les petites pièces en les immergeant entièrement dans le liquide.
La protection apportée par le badigeonnage de surface est réelle et efficace. Elle n’est cependant que relative.
Un bois protégé par un fongicide insecticide ne l’est que pour une période limitée. Il faut donc renouveler régulièrement le traitement préventif pour parer à toute mauvaise surprise.
Le traitement curatif
Il intervient lors du constat d’une attaque contre une pièce de bois. Inspectez donc fréquemment les bois de construction (charpente, plancher, lambris), ainsi que les meubles.
Accordez une attention particulière aux bois situés en extérieur. Si le traitement est administré trop tard, il risque d’être inutile ; le bois sera profondément attaqué, et il faudra remplacer la pièce.
Dès que vous constatez une attaque, vous devez traiter tous les bois voisins qui ont pu être contaminés, même si ce n’est pas apparent. Avant tout, vous devez identifier l'agent : champignon (moisissure) ou insecte (et quel insecte).
Le traitement par injection
Pour protéger le bois en profondeur, il faut que l’insecticide pénètre dans toute l’épaisseur du bois.
Percez des petits trous dans le bois à l’aide de la perceuse électrique, équipée d’une mèche fine. Chaque trou doit atteindre les deux tiers de l’épaisseur du bois.
L’injection peut se faire sous pression à l’aide d’une bombe aérosol (pour des meubles) ou d’un pistolet basse pression type "à peinture" (pour les charpentes), muni d’une rallonge qui se visse sur le gicleur.
Vous pouvez aussi faire pénétrer lentement le produit en utilisant de petites pipettes fichées dans les trous et remplies de liquide (il faut rajouter un peu d’insecticide en cours d’opération). Les trous sont ensuite bouchés avec de la pâte à bois.
Étiquette environnementale
Depuis le 1er janvier 2012, une obligation d'étiquetage permet d'identifier la nocivité des émissions dans l'air intérieur des polluants volatils des produits de traitement du bois (comme des autres revêtements). La lettre A vert clair désigne les produits les moins émissifs.