Les formes
Contreplaqué à plis ou multiplis
Il est fait d’un nombre impair de couches de bois (plis) contrecollées. Il doit sa résistance et sa solidité au croisement du fil des feuilles de bois. Le plus simple a trois plis, mais il en existe de très solides, de quinze plis et plus.
La technique de fabrication industrielle est assez complexe. Les feuilles de 3 à 5 mm sont séchées, puis encollées avant d’être pressées à chaud. Les colles utilisées varient avec la qualité du matériau désiré : urée-formol pour les panneaux courants et phénol-formol pour les panneaux résistants à l’humidité. Les panneaux sont ensuite mis aux dimensions et poncés sur les deux faces. Différentes finitions sont possibles (placage de stratifié, etc.).
Disponible en grandes dimensions, solide, assez facile à travailler et décoratif après finition, le contreplaqué multiplis sert à tous les travaux de menuiserie courante et pour l’ameublement. Ce matériau peut être utilisé à peu près comme le bois massif. Il peut être scié, percé et assemblé (par feuillure ou par rainure avec fausse languette). Il tient bien les clous et les vis. Il se colle facilement et supporte le cintrage. Cependant, compte tenu de sa structure, il faut éviter d’utiliser le rabot.
Il existe une large gamme de contreplaqués de différentes épaisseurs. Il faut donc choisir la qualité correspondant au travail à réaliser. Les techniques modernes ont permis de mettre au point des contreplaqués de haute qualité pour l’extérieur et la construction.
Contreplaqué latté
Il est fait de blocs de bois de dimensions variées pris entre deux feuilles de placage contrecollées. L’âme est constituée par des lattes de bois dont l’épaisseur est comprise entre 7 et 30 mm, disposées sur chant, collées entre elles. Le latté est plus lourd que le multiplis, mais il présente une meilleure résistance à la flexion. Le sciage et l’assemblage des panneaux de latté posent parfois quelques problèmes du fait de l’existence de vides entre les blocs qui le composent.
Les deux faces sont en bois dur et mince. On utilise très souvent l’okoumé, facile à débiter en feuilles, et qui présente une finition décorative. Les lattes centrales sont en bois tendre, du peuplier ou du pin ; elles sont disposées à plat, le fil étant perpendiculaire à celui des feuillets.
La technique de fabrication est semblable à celle du contreplaqué. Les bois sont encollés et pressés à chaud.
Le latté est plus cher que les contreplaqués ordinaires. Ses qualités tiennent à sa structure : il est plus proche du bois brut que les autres dérivés du bois ; il est facile à scier, à raboter et à percer. Il tient très bien les vis et les clous.
Les panneaux de latté sont légers et épais. Ils conviennent bien à l’ameublement. On les utilise souvent pour réaliser des armoires ou des buffets. Ils servent aussi à faire des portes planes.
La stabilité dimensionnelle du latté est remarquable ; il se caractérise également par une très bonne tenue à l’humidité. Sa légèreté et sa stabilité en font un support privilégié pour le replacage (finition d’ébénisterie). Les épaisseurs de latté sont assez diverses : 15, 19, 22 et parfois 25 mm. Son seul défaut réside dans la présence occasionnelle de vides entre les blocs, qui peuvent compromettre les assemblages cloués-vissés.
Le panneauté est une variante de ce type de contreplaqué : l’âme est faite de planchettes de bois dont la largeur est supérieure à 30 mm.
Lamellé-collé
C’est un contreplaqué formé de planches de bois triées, séchées en étuve, purgées de leurs défauts et collées ensemble. On les utilise pour les charpentes, mais aussi pour des menuiseries industrielles.
Différentes qualités de placages
En ameublement, les contreplaqués sont plaqués de différentes essences (hêtre, poirier, acajou, koto, moabi, ébène, merisier, érable, chêne, sipo, etc.). Ces placages d’ébénisterie sont de bonne qualité, voire précieux pour le latté utilisé pour la réalisation de meubles.
Le parement des contreplaqués ordinaires est fait de hêtre, de peuplier ou d’okoumé (l’un des bois tropicaux les plus importés). Ces essences permettent d’obtenir un effet décoratif par ponçage et vernissage. Les contreplaqués spéciaux reçoivent une finition pour le coffrage du béton ou pour la résistance à l’humidité.
Lorsque l’on vernit ou que l’on peint un panneau de contreplaqué, il faut passer une couche sur les deux faces pour éviter les déformations lors du séchage.
Normalisation
Le Centre technique du bois (devenu FCBA) donne un label aux panneaux conformes aux normes pour en garantir les caractéristiques. Les contreplaqués destinés à l’extérieur sont marqués CTB-X ou CTB-C s’ils sont prévus pour le coffrage du béton.
Ils se caractérisent tous par une grande stabilité dimensionnelle, meilleure que celle du bois brut. Exposés à des variations normales d’humidité et de chaleur, ils ne bougent presque pas (variation inférieure à 0,2 % en largeur et en longueur).
Attention : présent dans les colles utilisées pour la fabrication des panneaux, le formaldéhyde fait craindre des risques d’allergies, voire de cancers. Il est donc important de veiller à n’utiliser que des panneaux répondant à la norme NF EN 1084 définissant la teneur maximale de formaldéhyde dans les produits. Un étiquetage environnemental avec une échelle de A à E est en cours de développement.