École, travail, loisirs... c’est tout leur quotidien que les Français confinés ont dû revisiter pendant 2 mois. Au cœur de ces nouveaux modes de vie improvisés, un élément charnière : le logement. Perçu et vécu comme un « cocon », celui-ci a pu aider à vivre cette période inédite et complexe. À l’inverse, moins bien supporté, il a aussi pu contribuer à générer des tensions supplémentaires. Dans tous les cas, alors que la vie commence à reprendre un cours « plus normal », l’étude QUALITEL – IPSOS le montre : le confinement a révélé et confirmé l’importance de la qualité du logement dans la vie des Français.
L’importance de la qualité du logement plus que jamais confirmée, mais des inégalités observées
Cette période de confinement a été un révélateur de l’importance de la qualité du logement pour les Français, pour le meilleur et parfois pour le pire. Un grand nombre de Français ont plutôt, voire beaucoup, apprécié leur logement pendant ces deux mois. Une part non-négligeable (34 %) affirmaient même, au bout de 6 semaines, « qu’ils pourraient vivre en confinement très longtemps sans problème ». Mais qui étaient ces confinés « heureux à la maison » : des personnes plutôt âgées de 60 ans et plus, vivant en couple, propriétaire d’une maison en commune rurale. Ce sont ceux qui donnent la meilleure note à la qualité de leur logement, 7,2/10 contre 6,7/10 pour ceux qui avouaient « commencer à en avoir marre ».Certains ressortent même de cette période avec un attachement renforcé à leur domicile : 37 % affirment avoir « adoré » leur logement pendant le confinement. A contrario, 20 % de Français, soit près de 8 millions de foyers, ont déclaré avoir « mal supporté » leur logement pendant le confinement. Parmi eux, on trouve une sur-proportion de jeunes (28% des – 35 ans), de personnes seules (26 %), en appartement (29%) avec des revenus modestes (32% des personnes gagnant moins de 1250€).
Facteurs qui ont contribué à vivre plus ou moins bien le « mode confiné »
La catégorie d’agglomération
Sans surprise, la France des campagnes qui juge en temps normal plus favorablement la qualité de son logement a globalement mieux vécu le confinement. 65% des personnes vivant en zone rurale ont estimé que leur logement était tout à fait adapté pour vivre confiné, 47% pour les personnes vivant dans une grande métropole (35% pour l’Île-de-France).
En appartement ou en maison
Un des éléments particulièrement discriminant pour avoir bien vécu le confinement est le fait d’habiter en maison plutôt qu’en appartement. Les habitants d’appartement qui évaluent la qualité de leur logement à 6,2/10, n’ont été que 28% à juger que leur logement était tout à fait adapté à une vie confinée, contre 65% de ceux vivant en maison avec une note de 7,1/10.
Propriétaire ou locataire
Les propriétaires ont également noté plus généreusement leur logement en cette période de confinement (7,3/10), par rapport aux locataires (6 en moyenne et 5,7 pour les locataires de logements sociaux). Et ce sont ces mêmes propriétaires, qui à 61%, ont trouvé que leur logement était tout à fait adapté au confinement (33% pour les locataires).
Un vrai luxe : l’espace
Sans surprise, la surface du logement a constitué l’un des critères les plus décisifs pour bien vivre le confinement : seul 1 Français sur 4 habitant dans moins de 75m² (hors studio) a jugé son logement tout à fait adapté au confinement, une proportion passant à près de 8 Français sur 10 pour ceux habitant dans plus de 120m². Dans le détail, ceux qui ont jugé leur logement inadapté l’ont principalement expliqué par le manque d’un espace extérieur (52%), une surface globale trop petite (49%) ou l’absence d’une pièce pour s’isoler (33 %). Le grand confinement de 2020 pourrait ainsi marquer un tournant dans cette « conquête de l’espace ».
Vers de nouveaux horizons
38 % des habitants d’appartements affirment que cette période leur a donné envie de déménager, soit un chiffre 3 fois plus élevé que les habitants de maison. C’est le cas aussi de 31 % des habitants de l’agglomération parisienne, bien plus nombreux que les résidents des villes moyennes (21%) à émettre le souhait de déménager. Même constat chez les parents : 41 % des personnes ayant des enfants en bas âge souhaitaient déménager à l’issu de ce confinement. Ils ont davantage souffert de la promiscuité et du manque d’espace. Des difficultés qui ont été anticipées par certains : ainsi les familles avec enfants en bas âge ont été deux fois plus nombreuses que la moyenne des Français à quitter leur logement pour passer le confinement ailleurs (11% contre 6%).
Synthèse de l'étude
- 20 % des Français ont « mal supporté » leur logement pendant le confinement. Leur portrait-type : jeunes, vivant dans une grande ville, locataires, en appartement et faibles revenus
- 41 % des Français disent avoir connu des tensions dans leur foyer : les moins de 35 ans et les occupants d’appartements sont plus touchés que les autres.
- Un clivage territorial net : la France des campagnes note mieux la qualité de son logement pendant la période, devant les villes moyennes puis les métropoles (l’Île-de-France arrive en dernier).
- 38 % des habitants d’appartements affirment que cette période leur a donné envie de déménager, soit 3 fois plus que les habitants de maison.
- 94 % des Français se sont confinés chez eux, 92 % dans l’agglomération parisienne. 1ère motivation de ceux qui se sont confinés ailleurs : retrouver leur famille (avant la recherche d’espace).
- 34 % des Français déclarent qu’ils « auraient pu vivre en confinement très longtemps sans problème ». Ce sont eux qui donnent la meilleure note de qualité à leur logement.
