La réponse de Christian PESSEY
Quand on a une maison individuelle, on est évidemment tenté de récupérer toute cette eau qui glisse sur le toit et se perd dans la terre ou dans le réseau d’évacuation des eaux pluviales. Ce n’est pas très compliqué, puisqu’il suffit de faire une dérivation sur la descente d’eau de la gouttière et de la raccorder à une cuve de récupération, le plus souvent en polypropylène. Mais on peut prendre aussi un vieux tonneau rendu étanche par une bâche plastique. Les cuves du commerce font 200 ou 300 litres et possède une robinet en partie basse et un système de trop plein ainsi qu’un dispositif de filtration.
Il faut savoir tout de même qu’il faut en moyenne 3 à 4 litres d’eau au mètre carré par jour pour arroser un potager et jusqu’à 15 à 20 litres en été, moment où les plantes ont le plus besoin d’eau et où il pleut le moins… donc où la cuve se remplit le moins… cqfd. Avec 200 litres, on ne va bien loin… On se fait surtout plaisir ! Et c’est déjà bien… et ça ne coûte pas beaucoup plus d’une centaine d’euros.
Si l’on veut vraiment faire une récupération d’eau significative, il faut passer à une cuve de 1000, voire 2000 à 5000 litres qu’il faudra évidemment enterrer. Là c’est évidemment du sérieux pour arroser le potager et la pelouse, mais aussi pour utiliser l’eau récupérée pour la maison.
Attention : l’eau de pluie n’est pas potable, donc non-consommable, mais aussi inutilisable pour les usages sanitaires où l’eau peut entrer en contact avec la peau. Autrement dit vous ne pouvez pas vous en servir pour vous laver. Vous ne pouvez pas non-plus l’utiliser pour laver la vaisselle!
L’eau de pluie récupérée ne peut servir que :
– pour les toilettes,
– pour le lave-linge
– pour les usages extérieurs comme le lavage de la terrasse, de la voiture ou de votre moto si vous en avez une.
Pour cette utilisation sélective de l’eau de récupération, il faut un dispositif gestionnaire d’eau qui comprend :
– une pompe, généralement immergée,
– un surpresseur,
– et un dispositif de bascule qui permet d’alimenter la cuve quand elle est vide ou d’alimenter les appareils directement.
Et si vous abandonnez le fioul au profit d’une autre énergie, vous allez pouvoir utiliser votre cuve enterrée (ou non) comme réserve d’eau de pluie. Il faudra la dégazer, chemiser sa paroi intérieure ou la faire repeindre et raccorder la cuve à un gestionnaire d’eau de pluie. C’est plus malin que de la faire déposer ou de la combler pour la neutraliser.
Notez qu'une récupération d'eau de pluie à grande échelle induit les mêmes obligation de taxation que l'utilisation d'un puits ou d'un forage au titre de l'assainissement.
Mise à jour le 12 juillet 2024