Les progrès des chaudières gaz
Après s’être attaqué aux chaudières fioul, les Pouvoirs Publics visent maintenant celles qui fonctionnent au gaz. En fait, ce n’est pas spécifiquement le fioul ou le gaz qui sont visés, mais le taux d’émissions carbonées et donc de gaz à effet de serre des combustibles fossile. Les fabricants en sont évidemment conscients depuis longtemps et de réels progrès ont été accomplis depuis au moins une dizaine d’année avec les chaudière gaz à condensation THPE, c’est-à-dire Très Hautes Performances Énergétiques, qui permettent une économie de gaz de l’ordre de 30%.
Moins consommer pour moins carbonner
La première des solutions pour baisser les émissions est évidemment de réduire la consommation de combustible de chaque appareil et donc les quantités de gaz brûlés. Cette solution, elle ne concerne pas que les chaudières elles-mêmes, mais notre aptitude à économiser l’énergie, quelle qu’elle soit :
– en isolant correctement nos maisons d’abord
– en gérant ensuite au mieux la chaudière par une bonne régulation, avec une sonde extérieure, un thermostat programmable si possible connecté, des robinets thermostatiques sur les radiateurs à l’intérieur.
– en faisant entretenir régulièrement (une fois par an) sa chaudière
On avance le chiffre de 30 à 40 % d‘économie de gaz, et donc d’émissions de CO2.
Vers le gaz vert
Une autre option pour réduite l’exploitation et l’utilisation de gaz fossile consiste à se tourner vers le gaz vert : un gaz issu des déchets végétaux agricoles ou ménager transformables facilement en méthane. Les spécialistes considèrent que le « biogaz » émet 10 fois moins de CO2 que le gaz naturel pour les mêmes usages et notamment le chauffage.
La pompe à chaleur hybride
Autre possibilité, associer la chaudière gaz à une énergie renouvelable. C’est l’option pompe à chaleur hybride, associant la PAC à une chaudière gaz THPE. C’est une solution qui permet une exploitation optimale des deux sources énergies. Dans cette configuration la chaudière gaz resterait acceptée, et même accessible aux aides à la rénovation énergétique. Les apports de l’énergie solaires sont aussi à prendre en compte, notamment pour l’ECS, l'eau chaude sanitaire. Les solutions, on le voit, restent possibles pour maintenir la chaudière gaz dans le panel des moyens de chauffage compatibles avec la décarbonation voulue de façon légitime par la Gouvernement.
Les conséquences d'une éventuelles interdiction
Reste maintenant à examiner quelles seraient les conséquences d’une interdiction drastique des chaudières gaz et leur remplacement par le chauffage électrique, en particulier par une pompe à chaleur. Les chiffres évoqués plus haut parlent d’eux-mêmes : le remplacement de 500 000 chaudières annuellement par une PAC n’est pas réaliste et ferait bondir la consommation d’électricité alors que l’on sait la situation de notre parc nucléaire, dont les EPR ne sortiront pas de terre à court therme. La génération de pics de consommation paraît évidente. Et s’il s’agit de produire de l’électricité via le gaz ou le charbon, quel serait l’intérêt écologique ?
Signalons au passage la question de l’entretien des PAC, plus complexe que celui des chaudières, auquel la filière de la maintenance n’est pas prête à traiter une croissance massive et rapide du parc.
Mais il faut aussi parler pour finir des conséquence humaines et économiques qui seraient celles d’une interdiction drastique de la chaudière gaz. Passer du jour au lendemain de la production de chaudières gaz à des pompes à chaleur est irréaliste car ce sont des appareils radicalement différents à produire supposant des acquis technologiques sans rapport et donc une transformation des outils industriels de production radicale. Sans compter bien sûr la nécessité de formation des hommes pour la fabrication comme pour la maintenance qui ne peut se faire en un claquement de doigt. Malgré ses efforts, la filière n’y est pas prête.