Idéalement, la meilleure solution reste l’encastrement des canalisations. L’emploi du PVC permet de faire passer les tubes d’évacuation dans une dalle de béton, qui assure l’étanchéité au sol indispensable dans un local humide (elle est généralement destinée à supporter un carrelage, un dallage ou, exceptionnellement, un parquet collé). Le plombier (et le maçon) amateur peut réaliser lui-même l’encastrement, qui ne demande pas de connaissances particulières ni d’outils très spécialisés. Cependant, il s’agit là de travaux importants qui exigent certaines précautions.
Évacuations apparentes des canalisations des appareils
Les appareils comme les bacs éviers d'une cuisine ou le lavabo d'une salle d'eau sont réalisés en tubes PVC de différents diamètres, posés de façon apparente le long des plinthes, avec une pente de 2 à 3 cm par mètre. On utilise classiquement des tubes de 32 mm de diamètre par appareil (40 mm pour une douche). Ces conduits sont généralement accrochés de façon apparente par des colliers Atlas ou des colliers lyres, fixés au mur par chevillage et vissage. Ils peuvent aussi être noyés dans le sol quand il s'agit d'une dalle d'étage.
Encastrement des canalisations sous dalle
La collecte des eaux, si elle se fait de plain-pied, est généralement encastrée dans le sol. La dalle de béton est coulée sur un hérisson de pierres, dans lequel se trouvent placées les canalisations d’évacuation. Les tubes en PVC sont donc à placer à l’intérieur de ce lit de pierres et non coulés dans le béton lui-même. L’ensemble hérisson de pierres-dalle de béton est lourd : pour l'amateur, il vaut mieux s'en tenir à ce type de réalisation en plain-pied plutôt qu'à un plancher d'étage.
La canalisation principale d’évacuation doit avoir un diamètre assez grand (au moins 100 mm), et il faut respecter une pente minimale de 3 cm par mètre pour que l’eau circule sans risque de bouchage. Il convient de tenir compte de ces éléments pour calculer l’épaisseur de l’ensemble hérisson-dalle.
Dans le cas d’une dalle autoporteuse en étage, le problème est différent, puisqu’il n’y a pas de hérisson. Il s’agit d’une entreprise complexe qui n’est pas à la portée de l’amateur.
Pour réaliser une salle de bains avec l’ensemble du réseau d’évacuation encastré dans le sol, on est souvent obligé de surélever son niveau par rapport aux pièces voisines.
Le plan
Il est indispensable pour réussir une installation rationnelle. Utilisez du papier millimétré et dessinez le plan à grande échelle pour qu’il soit facilement lisible et que tous les détails y figurent.
Vous devez faire deux plans : une vue d’avion (plan au sol) et une vue verticale représentant les quatre murs de la pièce.
La place des éléments sanitaires ou des équipements
Le plan vue d'avion permet de choisir la place de chaque élément pour que la salle de bains ou la cuisine soit équipée de manière rationnelle.
Pour déterminer la place de ces différents éléments au mieux des besoins, de l’habitabilité et de l’esthétique, le plus simple consiste à les découper dans du papier de couleur (à l’échelle) pour les déplacer sur le plan.
Le passage des canalisations encastrées
• Sur le plan vue d'avion, déterminez d’abord la place de la canalisation d’évacuation principale à laquelle doivent être reliées les évacuations des différents appareils. Cette place dépend de la situation de la colonne d’évacuation des eaux usées. La canalisation principale doit se raccorder le plus directement possible à cette colonne. Lorsque l’habitation est reliée au tout-à-l’égout (assainissement collectif), il n’y a pas de problème majeur ; à la campagne (assainissement non collectif), avec les fosses septiques anciennes, les eaux-vannes (qui proviennent des W.-C.) sont évacuées vers une fosse septique, vous ne devez pas raccorder la canalisation d’évacuation des eaux ménagères sur celle des eaux-vannes, car les détergents détruiraient la fosse septique. Cette séparation n'est plus nécessaire avec une fosse "toutes eaux". Il en est de même avec une micro-station d'épuration.
• Sur le plan vertical, il faut faire figurer les canalisations d’évacuation qui viennent des appareils sanitaires. Compte tenu de la pente à respecter, vous pouvez calculer facilement l’épaisseur de l’ensemble hérisson-dalle.
Que la colonne d’alimentation générale en eau froide soit ou non dans la pièce, il faut que le raccordement soit le plus direct possible. Si la salle de bains est équipée d’un chauffe-eau à gaz, prévoyez les raccordements ainsi que les aérations, conformes aux normes imposées par le distributeur de gaz (ventilations haute et basse).
Attention ! Le passage des canalisations d’eau oblige à effectuer des trous assez gros dans les murs. Un perforateur est souvent nécessaire. Dans certains cas, vous pourrez vous contenter d'une perceuse électrique avec une mèche à béton, mais ne la réglez pas systématiquement sur la position percussion (sauf si le mur est très dur). Vous risquez en effet d’ébranler la maçonnerie, si elle est fragile.