La réponse de Christian PESSEY
Ma première réponse (qui ne vous satisfera pas...) concernant votre plancher chauffant sera de remplacer le carrelage à l'identique, avec tous les risques inhérents à la présence de canalisation ou de câbles chauffants (vous ne l'avez pas précisé) dans votre sol, en fonction de leur profondeur (sont-ils dans la colle du carrelage, dans la chape ou la partie supérieure de la dalle?). C'est la seule solution pour conserver intégralement la puissance de chauffage de votre sol.
Repeindre le carrelage
Concernant la peinture, ma réponse sera générale et vaudra pour n'importe quel sol, qu'il soit chauffant ou non: sa durabilité ne dépassera pas quelques années, avec des risques d'usure sur les chemins de passage dans la pièce. Ce n'est pas la bonne solution pour une pièce très fréquentée, comme l'entrée, les couloirs, la salle à manger ou le salon. Dans les meilleures conditions, la tenue ne dépassera pas 4 à 5 ans. La peinture est à éviter sur les carrelages très brillants, sauf à les dépolir, à appliquer un primaire d'accrochage, puis un éventuel ragréage. Il faut opter pour une peinture d'excellente qualité. Les temps de séchage, impératifs à respecter, peuvent être longs. Il faut que la peinture soit d'excellente qualité et stipulé pour le sol.
Autres revêtements
Concernant tous les autres revêtements, leur compatibilité avec les planchers chauffants est précisée dans l'Avis technique les concernant, délivrés pour chaque produit par le CSTB, le Centre scientifique et technique du bâtiment. Vous pouvez le demander au vendeur du produits que vous aurez retenu ou l'obtenir sur internet. Les revêtements de sol admissibles sont les carreaux céramiques, ou analogues collés ou scellés certains textiles, les revêtements plastiques, certains parquets flottants, les parquets collés, certains stratifiés.
La résistance thermique
Tout le problème réside dans la perte d'efficacité thermique découlant de l'ajout d'un revêtement sur le carrelage recouvrant votre plancher chauffant. Plus la résistance thermique du produit est élevée et plus vous perdrez en efficacité de chauffage (autrement dit moins sa puissance sera efficace). Le Document technique unifié (DTU 65.14), qui définit les contraintes thermiques, précise que la résistance thermique d'un revêtement sur sol chauffant ne doit pas dépasser 0,15 m2.K/W. Seuls les revêtement inférieurs à cette donnée sont admissibles (en pose directe sur la chape ou la dalle). Si la résistance du revêtement de sol n’est pas connue, le calcul doit être réalisé avec une résistance thermique de 0,15 m².°K/w. Bien sûr cette donnée n'est presque jamais fournie par les fabricants, mais vous pouvez très bien la lui demander (si vous avez le temps...). Sachant que le carrelage existant est normalement compris dans cette catégorie, le nouveau revêtement devra avoir la résistance thermique la plus faible possible : un PVC souple ou en dalle a un R = 0,025, mais une moquette standard de 5 mm de 0,080 et une moquette épaisse de... 0,15 . La résistance thermique d'un parquet bois massif épais est toujours supérieure à la norme. Il doit de plus être posé collé.
Un ragréage, compatible avec un plancher chauffant, est indispensable pour un PVC souple ou un lino pour ne pas risquer de voir réapparaître les joints entre les carreaux.