De la tuile romaine à la tuile romane
La tuile romane en terre cuite est l’évolution contemporaine des éléments de toitures antiques, grecques et romaines. En fait, les toitures antiques étaient couvertes de tuiles en deux parties :
– l’imbrex élément demi-cylindrique
– la tegula, partie plate à bords latéraux relevés, placée entre deux imbrex.
L’espace assez important entre tegula et imbrex correspondait au besoin d’une évacuation rapide de l’eau de pluie liée aux contraintes des fortes précipitations méditerranéennes, sans risque d’infiltration entre les deux éléments. La tuile romaine est encore fabriquée mais pas l’imbrex : les tuiles sont disposées les unes à côté des autres avec chevauchement alterné : une tuile, creux vers le bas, une autre, galbe vers le haut.
Tuile romane : la synthèse
La tuile romane est la synthèse des éléments des tuiles antiques : imbrex et tegula sont réunis en une seule et même pièce. Des rainures et cannelures en sous face permettent l’emboîtement latéral et vertical des tuiles. Cette configuration permet un assemblage solide et étanche. À l’usage, ces tuiles démontrent leur durabilité comme leur résistance aux pluies torrentielles, à la grêle et aux forts coups de vent. Des crochets permettent une meilleure résistance aux bourrasques et vents puissants.
La taille et la forme des tuiles romanes permet de les utiliser sur des toitures à faible pente (jusqu’à 15 % pour certaines tuiles, même si le DTU 40-21 recommande une pente de 23 %) La forme de leur emboîtement incite à les classer dans la catégorie des tuiles mécaniques » bien qu’il soit plus correct de parler de « tuiles grand moule galbées » du Sud ou méridionales. Certains modèles figurent une double tuile en longueur ce qui peut constituer un atout dans certains environnements architecturaux. Des nuances variées de couleurs ou d’effets de vieillissement permettent, si on le souhaite, d’éviter un effet monochrome de toitures trop neuves.
Les tuiliers produisent différentes références de tuiles romanes à emboîtement. Elles ont en commun un certain poids (de 3,5 à 3,8 kg) qui contribue à leur solidité, mais aussi à une bonne inertie favorable à l’’isolation. Le poids de ces tuiles qui garantit leur stabilité impose en revanche une bonne résistance de la charpente. La mise en œuvre se fait classiquement sur chevrons et liteaux, sur volige, mais une pose en sarking (panneaux isolants) est possible.
Le couvreur dispose d’une large gamme d’accessoires pour la pose des tuiles romane : faîtières, sous-faîtières, arêtiers, rives, sorties de toitures, chatières, etc. qui facilitent la pose. Bien sûr un écran de sous-toiture s’impose en zone venteuse, avec écran réfléchissant dans les zones de fort ensoleillement.
Il est important de choisir des tuiles certifiées, garantissant leur qualité : NF et NF FP en cas de faible pente. On privilégiera les produits garantis contre le gel (par exemple 30 ans).