L'ardoise naturelle est un schiste dur : la roche d'origine est tranchée en fines feuilles, de formats variés. L'ardoise la plus répandue (celle de la meilleure qualité) est l'ardoise d'Angers, bleu-gris. Malheureusement les gisements sont pratiquement épuisés ou trop coûteux à exploiter. L'ardoise d'Espagne, moins chère, lui ressemble beaucoup, mais elle contient souvent des pyrites. On trouve aussi l'ardoise du Morbihan (à dominante verte) et celle des Pyrénées, plus foncée. Ces ardoises naturelles sont aujourd'hui fortement concurrencées par les ardoises synthétiques fibre-ciment (dites "fibro") d'un aspect très proche, plus faciles à poser et d'un coût inférieur de 50% environ, mais dont la couleur n'est pas toujours stable et durable.
Les caractéristiques
L'ardoise est non gélive et rigoureusement imperméable ; elle présente une résistance de haute qualité à l'usure, aux agents chimiques et aux chocs; elles n'est pas attaquable par les champignons. Le poids de la roche est assez élevé. Ce défaut n'est pas gênant si le matériau est utilisé en faibles épaisseurs.
Épaisseurs
• Les ardoises minces ont moins de 3,5 mm d'épaisseur (2,8 ou 3 mm le plus souvent). Ce sont les plus utilisées. Elles conviennent pour la plupart des régions de France et peuvent être posées sur une charpente ordinaire.
• Les ardoises épaisses ont généralement 3,8 mm d'épaisseur. Elle sont employées dans les régions à fortes chutes de neige et de grêle. Elles imposent une charpente renforcée.
Il existe des ardoises plus épaisses encore (4,3 mm) de tranchage irrégulier (ardoises "historiques") utilisées pour la restauration de demeures anciennes et des monuments.
Formats
Il existe une assez large gamme de formats (de 220 x 160 mm à 355 x 250 mm). Le choix du format dépend des conditions climatiques. En effet une forte pente de toit (nécessaire dans les régions exposées) impose un recouvrement (pureau) important (de 60 à 150 mm). Le recouvrement des ardoises est destiné à empêcher la remontée de l'eau sous la couverture (phénomène de capillarité). La longueur d'une ardoise doit être égale à 3 fois le recouvrement. On cherche généralement à utiliser les petites ardoises pour que l'accrochage soit meilleur (davantage de crochets).
La pose
Pour fixer les ardoises, on utilisait jadis des clous. On prend aujourd'hui des crochets en cuivre ou en acier Inox®, plus fiables. Ces crochets sont fixés sur les liteaux : l'extrémité qui tient l'ardoise passe entre deux ardoises de la rangée inférieure. La pose commence toujours par le bas du pan pour aller vers le faîtage. Les ardoises sont disposées par rangées, à joints alternés. Il existe également des ardoises carrées que l'on pose en diagonale par rapport aux liteaux.
Les éléments de ventilation sont métalliques (zinc). Les éléments de faîtage sont toujours en zinc. La tendance actuelle est à la suppression des zincages pour les angles saillants, les ardoises étant posées "à cul-nu", c'est-à-dire parfaitement jointives en angle, surtout sur les pans inclinés.
Pour remplacer une ardoise cassée, il est toujours nécessaire d'enlever les ardoises voisines : les crochets doivent être ouverts à la pince, les clous sectionnés avec un outil spécial.
Les tuiles
La tuile traditionnelle résulte de la cuisson de l'argile. Elle est rouge vif ou jaune orangé selon le gisement. Depuis la seconde guerre mondiale est apparue la tuile "béton", teintée dans la masse, qui concurrence sérieusement la tuile traditionnelle en raison de ses qualités (non gélive, non poreuse, facile à trancher, de format régulier, etc.) et de son coût légèrement moindre.