La tuile traditionnelle résulte de la cuisson de l'argile. Elle est rouge vif ou jaune orangé selon le gisement.
Depuis la seconde guerre mondiale est apparue la tuile "béton", teintée dans la masse, qui concurrence sérieusement la tuile traditionnelle en raison de ses qualités (non gélive, non poreuse, facile à trancher, de format régulier, etc.) et de son coût légèrement moindre.
Tuiles à emboîtement.
Ce sont les plus répandues car les plus simples à poser. Elles s'emboîtent les unes dans les autres, par un système de rainures. Selon le nombre de rainures; les tuiles sont à simple, double ou triple emboîtement. Elles comportent un talon qui permet de les accrocher au liteau. Leur fabrication industrielle et le recours à des moules stéréotypés les a fait nommer "tuiles mécaniques".
Dimensions
On distingue les tuiles "grand moule" et "petit moule". Pour les premières, comptez de 11 à 15 au m2, et de 21 à 23 pour les secondes.
Pose
L'écartement entre liteaux est précisé par le fabricant. On commence la pose par le bas. Il est parfois nécessaire de réaliser des coupes en bout de rangées. Selon les modèles, les joints sont alignés ou alternés.
Si la pente est importante, ou si la couverture est exposée, on effectue un pannetonnage: un certain nombre de tuiles sont accrochées aux liteaux à l'aide d'un fil de fer galvanisé. Il existe des éléments spéciaux pour le faîtage ainsi que pour les arêtes. On utilise aussi des tuiles de rive ainsi que des chatières. Certains fabricants proposent des demi-tuiles.
Tuiles plates
Ce sont les tuiles traditionnelles des régions du Nord. Les tuiles plates sont pourvues d'un ou deux talons qui permettent de les accrocher sur les liteaux.
Dimensions
On distingue entre grand moule et petit moule. Pour le grand moule, les éléments ont de 30 à 40 cm de long. Ils ont de 20 à 30 cm pour le petit moule.
L'épaisseur des tuiles se situe aux environs de 10 à 15 mm. Les formats sont au nombre de 3: rectangulaire pour les tuiles les plus classiques; en écaille (bord arrondi); gironnée (forme trapézoïdale).
Pose
Le recouvrement n'est jamais inférieur à 8 cm (il doit être calculé en fonction de la pente du toit et des indications du fabricant). Les tuiles plates sont posées à joints alternés (ce qui oblige à faire des coupes).
Dans les régions ventées, les tuiles sont fixées par clouage du talon, ou bien par un crochet, comme les ardoises.
Tuiles canal
Ce sont les héritières directes des tuiles mises au point et utilisées autrefois par les Romains, les toitures d'a|ors étant faites d'une succession alternée d'éléments creux (tegula) et plats (imbrix). La tuile canal actuelle (traditionnelle) n'est composée que d'une tegula, les éléments étant alternativement disposés dans un sens et dans l'autre. ll en existe une version à emboîtement. On appelle tuiles de courant, les éléments posés en-dessous, et tuiles de couvert, ceux placés à cheval sur les premières. Les tuiles canal ont une extrémité légèrement évasée.
Dimensions
La longueur varie de 30 à 50 cm (selon les impératifs du recouvrement). La largeur est de 16 à 21 cm (du côté évasé); l'épaisseur de 10 à 13 mm.
Pose
La pose traditionnelle se fait sur chevrons de section triangulaire. Les tuiles de courant sont directement posées sur les chevrons (partie resserrée vers le bas). Les tuiles de couvert sont simplement posées par-dessus (partie évasée vers le bas). Le recouvrement d'une rangée sur l'autre est de 15 cm.
Sur un voligeage jointif, les tuiles doivent être alignées et fixées à l'aide d'un mortier de chaux. Pour faciliter la pose, on emploie parfois des plaques de support ondulées spéciales en fibres-ciment. Ces plaques sont fixées sur les liteaux par clouage. Elles permettent de dispenser de la pose des tuiles de courant: on place uniquement les rangées de tuiles de couvert.
Éléments spéciaux
Pour tous les types de tuiles, les fabricants fournissent des faîtières rondes, des arêtiers ainsi que des abouts d'arêtier, des tuiles de rive et des abouts de rive.
Il est indispensable de prévoir une ventilation sous la toiture pour empêcher toute condensation. Le jeu existant entre les éléments de couverture étant insuffisant pour permettre cette aération, on utilise des tuiles spéciales, appelées "chatières", ou des sorties d'air, Pour la décoration en abouts de faîtière, on utilise parfois des éléments pointus (poinçons). Les tuyaux d'aération sont parfois raccordés à des éléments décoratifs, les lanternes. La plupart de ces éléments sont scellés sur les tuiles à l'aide de mortier de chaux.