Depuis le 3 décembre 1974, la loi fixe la température intérieure maximum moyenne dans les habitations à 19° C. Cette disposition, liée à la crise pétrolière de 1974, a été réitérée en 2005 par l'article R241-26 du Code de l'Énergie. Mais comment être sûr de régler le chauffage à la bonne température?
Une amende de 5ème classe
La loi... c'est la loi ! comme toute loi, elle s'accompagne de sanctions si elle n'est pas respectée. En l'occurrence une amende de 1500 euros, pouvant être doublée en cas de récidive. Applicable (mais jusqu'alors peu appliquée) dans le secteur public et éventuellement dans les entreprises contrôlables, cette sanction n'est guère envisageable chez les particuliers, sauf à imaginer des brigades de contrôle, comme il en a existé pour la redevance télévisuelle. C'est peu probable.
Préservation de la planète : une astreinte morale
C'est donc au niveau de la recommandation active morale que se situe la perspective de respect de cet objectif du 19° C dans les logements, désormais sans distinction de pièces. On admettait en effet jusqu'alors que si le 19° C est un objectif réaliste en terme de confort dans une pièce à vivre, on considérait que la température d'une salle de bains puisse atteindre 21° C alors que celle d'une chambre pourrait être réduite à 17° C. C'est sur le ressort moral que peut jouer la recommandation gouvernementale, totalement absente des consciences à la fin des années 1970. Les plus jeunes peuvent être des vecteurs de persuasion puissants, ce qu'ils sont dans les pays nordiques depuis les années 1980 mais peu dans nos contrées. La culpabilisation des parents est ici un ressort efficace.
Comment régler correctement le chauffage?
La possibilité de régler la température intérieure à 19° C varie suivant le type de chauffage et le mode d'énergie ou de combustible :
– elle est quasi impossible avec le chauffage au bois en foyer (ouvert ou fermé) ou avec un poêle à bûches. il faut s'en tenir à une alimentation modérée et régulière et au contrôle au bon vieux thermomètre;
– les poêles et chaudières à granulé, en revanche, bénéficient d'une régulation précise assistée électroniquement. Pour les poêles à granulé (et les poêle de masse), en revanche, la centralité de chauffe rend difficile une répartition harmonieuse et constante de la température entre les différentes pièces de la maison en fonction de leur plus ou moins grand éloignement du poêle : il fait forcément plus chaud près de celui-ci qu'à l'autre bout de l'appartement. Un récupérateur de chaleur et une répartition de celle-ci par des conduits constitue une solution, mais difficile à gérer;
– le chauffage central est à la fois assez facile à régler par la programmation même de la chaudière et par la gestion des radiateurs, grâce aux robinets thermostatiques. Chaque radiateur peut se voir assigner une consigne précise, pièce par pièce. Le 19° C peut être obtenu soit par un réglage manuel du robinet si la graduation de température est indiquée sur la poignée, soit, si celle-ci est numérique, en la réglant entre 2 et 3. Les têtes de robinets connectées permettent aujourd'hui un réglage radiateur par radiateur, pièce par pièce, très fin.
– La pompe à chaleur, seule ou en hybridation (associée à une chaudière) , bénéficie de la même possibilité de réglage que n'importe quel émetteur de chauffage centralisé ;
– le plancher chauffant bénéficie d'une double possibilité de réglage : au niveau de l'émetteur de chaleur et au niveau de sondes de température à celui de la pièce (que le plancher soit hydraulique ou électrique). Une attention particulière doit être apporté à ne pas agir trop fréquemment sur le réglage de température de la dalle qui, du fait de son inertie, ne peut faire varier rapidement la température de la pièce;
– si les convecteurs électriques anciens sont difficiles à gérer de façon précise (en agissant sur le thermostat mécanique de chaque appareils) , il en va autrement des radiateurs à inertie ou des radiateur radiants, qui offrent une gestion fine appareil par appareil au niveau de chacun d'entre eux via leur thermostat, désormais électronique, et leur système de programmation. Celle-ci peut être réglée, au niveau global de l'installation, par un thermostat d'ambiance centralisé, distribuant ses ordres par fil pilote ou par radio, voire par l'installation connectée;
– les splits associés à une pompe à chaleur air/air bénéficient d'un réglage fin par télécommande et peuvent être associés à un régulation pièce par pièce par thermostats d'ambiance programmables.