Tout le monde connaît le plâtre, sans toujours savoir à quoi il sert et surtout comment on l’utilise… Quand on sait ce que c'est, comment il est fabriqué et à quoi il sert, on peut plus facilement s'en servir.
Le plâtre, un produit naturel
Le plâtre c’est du gypse, autrement dit du sulfate de calcium hydraté qui résulte de l’évaporation d’eau saumâtre il y a des millions d’années et qui s’est trouvé enfoui du fait de l’accumulation de couches successives de sédiments, notamment dans le bassin parisien. Paris compte par exemple de véritables collines ou buttes de gypse dont les plus célèbres sont la butte Montmartre, les buttes Chaumont ou la colline de Ménilmontant. Paris est un véritable gruyère d’innombrables galeries percées pour extraire le gypse depuis l’époque romaine et jusqu’au XIXe siècle. Le gypse étant soluble dans l’eau, il constitue un risque d’effondrement important dans ces quartiers. Le gypse est une roche tendre qui affleure souvent le sol. Il est facile à extraire à ciel ouvert ou par des galeries. Une fois extrait, il est réduit en poudre puis chauffé à 150° pour être déshydraté.
Le plâtre durcit au contact de l'eau
C’est l’ajout d’eau, qui entraîne sa solidification autrement dit sa « prise », accompagnée d’un dégagement de chaleur, pour en faire le matériau dur et résistant que nous connaissons : le plâtre. Jusque dans les années 1960, le plâtre a connu ses heures de gloire avec les enduits muraux et de plafond. Depuis, le plâtre est toujours présent pour le parement des cloisons, des murs intérieurs et des plafonds sous la forme des « plaques de plâtre », constituées de deux feuilles de carton qui enserrent une couche de plâtre d’environ 10 mm d’épaisseur. C’est ce qui fait le BA13. Le plâtre est utilisé essentiellement aujourd’hui pour la réparation des enduits, le rebouchage des trous et des fissures, mais aussi pour les scellements et pour le moulage des corniches, des rosaces et autres moulures.
Comment gâche-t-on du plâtre?
Comme le ciment, c’est un « liant hydraulique » qui durcit au contact de l’eau. Mais il se suffit à lui-même : pas besoin d’agrégats, c’est-à-dire de sable et de graviers comme pour le mortier ou le béton de ciment. On le fabrique, on dit qu’on le « gâche », dans un récipient large, par exemple dans une auge remplie d’eau. On saupoudre le plâtre à sa surface en mélangeant progressivement à la truelle jusqu’à l’obtention d’une pâte plus ou moins consistante selon les ouvrages à réaliser. Toute la difficulté est d’apprécier la consistance de la pâte en fonction du travail à faire. Il reste alors quelques minutes pour, par exemple, jeter le plâtre au fond d’un trou à réparer dans un enduit, et enfin lisser sa surface avec un truelle. Le plâtre prend en continu et dès qu’il est trop consistant, il devient inutilisable. Pas question d’ajouter de l’eau comme avec le mortier de ciment pour corriger sa consistance ! On dit que le plâtre est « mort » : il ne reste plus qu’à le jeter et à nettoyer rapidement les outils à l’eau claire (important).
Différents types de plâtre
Il existe différentes qualités de plâtre en fonction des ouvrages à réaliser sur les chantiers ou pour la fabrication de différents éléments utilisés dans le bâtiment. Il y a aussi le fameux « plâtre à modeler » utilisé très largement dans les travaux manuels pour le moulage d’objets et d’accessoires décoratifs. Tous les parents et grands-parents ont eu la joie un jour ou l’autre de recevoir un magnifique cendrier ou une superbe figurine en plâtre fabriqués par leurs petits pour la fête des pères… C'est ce type de plâtre qui est utilisé par les staffeurs pour la fabrication de rosaces, de corniches et autres éléments décoratifs.
Plâtre mort
Quand le plâtre commence à prendre et si la quantité préparée est trop faible, inutile d'ajouter de l'eau : le plâtre est "mort" et il est inutilisable.
Mise à jour le 8 juillet 2024