Chauffage central : quelle énergie choisir?

Le chauffage central, bien que son principe soit très ancien, ne s'est généralisé dans des logements bourgeois qu'à la fin du XIXe siècle, et depuis 50 ans, dans les maisons individuelles, avec, à l'origine, le charbon comme énergie. Celle-ci ayant disparu, le fioul et gaz se sont imposés. On assiste à un retour du bois sous différentes formes. La révolution est venue de la pompe à chaleur. Quelle énergie choisir? Telle est la question à laquelle répond cet article.

Le chauffage central, comment ça marche?

Le principe en est simple et connu depuis très longtemps : un générateur de chaleur (la chaudière) transmet un liquide caloporteur (de l’eau additivée chauffée) par un réseau de canalisations à des diffuseurs (radiateurs ou plancher chauffant ou plafond hydraulique). C’est le système considéré encore aujourd’hui comme le plus confortable et le plus efficace, même si la maison n’est pas très bien isolée. Son niveau énergétique, son rendement et son coût de fonctionnement sont étroitement liés à l’énergie utilisée pour chauffer le liquide caloporteur.

Le chauffage central au bois ou au granulé.

Il est à la fois performant, économique et écologique, puisque c'est un combustible renouvelable. Dans les deux cas, bois bûche ou granulés, le combustible induit un volume de stockage non-négligeable à l’abri de l’humidité. Les granulés gagnent à être stockés en vrac dans un silo, un grand volume permettant une négociation sur le prix du combustible et assurant une automatisation de l’approvisionnement et de l’alimentation de la chaudière, que ne permet pas l’achat en sacs. C’est actuellement l’un des modes de chauffage les plus économiques et les plus performants. L’automatisation d’alimentation en bois bûche est très compliquée;

Le chauffage central au fioul.

Il est en recul du fait de la nature du combustible fossile au coût élevé. En 2022, plus de 15% de la population est encore chauffé de la sorte, exclusivement en secteur de maisons individuelles. Le « verdissement » du fioul, énergie fossile non-renouvelable,  tarde à s’opérer d’où le recul de ce mode de chauffage. On peut donc considérer qu’il n’entre plus dans un projet de sobriété énergétique. La condensation, système de récupération des calories sur les gaz brûlés, qui a profité aux chaudières gaz (voir ci-dessous) a peu apporté au marché des chaudières fioul, déjà en déclin.

Le chauffage central au gaz

Il concerne près du quart de la population française du fait principalement de la commodité d’alimentation, tant en gaz naturel qu’en gaz liquide (butane, propane), aussi bien en logements collectifs (appartements) qu’en habitat isolé ou périphérique des grandes agglomérations. Le rendement des chaudières, déjà élevé, a été nettement amélioré de 20 à 30% grâce à la condensation. La progression de la méthanisation à partir de déchets verts exonère progressivement le gaz de son caractère fossile non renouvelable. Son coût élevé, tributaire des variations conjoncturelles internationale fait planer les risques de flambée de son prix, voire de risques d’approvisionnement. Son bilan énergétique est donc mitigé sur le plan de la sobriété énergétique ;

Le chauffage central électrique.

Il ne peut être envisagé qu’en cas d’impossibilité d’approvisionnement par les autres énergies. Sur le plan économique, ce n’est pas une option envisageable sous l’angle de la sobriété électrique. En revanche, techniquement, c’est une solution de facilité énergétique au rendement satisfaisant dans une maison bien isolée, très bien gérée au niveau de la consommation et des températures ;

Le chauffage central par pompe à chaleur (PAC)

Il constitue l’évolution majeure issue des crises pétrolières des années 1970. C’est dans ces années-là que sont apparues les premières pompes à chaleur « domestiques » qui ont cependant peiné à s’imposer du fait de problèmes de mise au point et de fonctionnement ainsi que de la baisse du prix des énergies fossiles quelques années plus tard. Il faudra attendre les années 2000  pour que la PAC revienne sur le devant de la scène avec des appareils fiables et plus performants, grâce à des systèmes comme l’Inverter, rendant la pompe à chaleur efficiente même par grand froid. Sur le plan économique, la PAC affiche un bilan flatteur puisque pour 1 kW consommé (en électricité), elle en restitue 4, voire 5 (c’est le COP , ou performance d’efficacité énergétique). Cette performance énergétique spectaculaire, liée aux lois de la thermodynamique consistant à puiser des calories à l’extérieur, en fait le plus vertueux des systèmes de chauffage. Concernant le chauffage central, la PAC chauffe le liquide caloporteur, qui circule ensuite dans les radiateurs, comme le fait une chaudière, après avoir puisé les calories dans l’air (air-eau), dans le sol (géothermie de surface) ou dans la nappe phréatique (géothermieprofonde).

Le chauffage central par PAC hybride

C'est une variante et une évolution du chauffage par chaudière et par pompe à chaleur. Le constat qu’une PAC ne trouve sa pleine efficacité qu’au dessus de 5 à 7° C a conduit à rechercher une solution permettant d’utiliser une énergie performante, en relève de pompe, au-dessus de cette température. C’est la notion d’hybridation avec une chaudière thermique, possiblement le fioul, mais surtout le gaz. Ainsi est née la PAC hybride qui utilise la meilleure des énergies à chaque instant : thermodynamique quand les températures ne sont pas trop basses, thermique en dessous. C’est actuellement la solution hybride gaz qui est la plus pratiquée. C’est une solution écologiquement satisfaisante puisqu’elle n’utilise que partiellement et minoritairement une énergie fossile qui, de surcroît tend à se « verdir » avec la méthanisation. L’association de deux équipements ne pénalise pas le coût de l’installation et le double abonnement est peu pénalisant du fait de la faible puissance demandée par une PAC elle-même de faible puissance (généralement 6 kW). Les structures de maintenance tendent à rapprocher le coût de l’entretien d’un seul appareil.


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