Les conducteurs
Le métal des fils
Seul le métal possède une conductibilité suffisante pour permettre le déplacement des électrons de façon satisfaisante. Le cuivre, le laiton et l’aluminium sont parmi les métaux les plus favorables à ce phénomène, ce qui explique leur large utilisation, mais on trouve aussi l’acier et différents alliages dans certains conducteurs.
Les isolants des fils
Dans tous les cas, le fil doit être isolé, afin d’éviter toute “fuite” de courant, tout risque de mise sous tension accidentelle de carcasse d’appareil, tout risque de court-circuit. Assurée à l’origine par des gaines textiles, cette isolation est aujourd’hui obtenue par des gaines en matière plastique à base de PVC.
Les conducteurs câblés
Ils sont composés de plusieurs fils de faible section, généralement torsadés entre eux, protégés par une même gaine isolante. On les désigne sous l’appellation de "conducteurs à âme câblée".
Cette structure garantit leur souplesse, d’où leur utilisation principale dans le domaine des installations mobiles, autrement dit le raccordement des appareils aux circuits prises par l’intermédiaire de fiches. L’alimentation de ces appareils se faisant par deux fils (en monophasé), ces conducteurs sont généralement groupés par deux, sous la forme de méplats. Ils ne doivent en aucun cas servir à la réalisation d’installations fixes, même si l’on trouve dans le commerce des pontets clouables qui leur sont destinés.
Les conducteurs massifs
À la différence des précédents, ils sont composés d’un fil unique (on les désigne sous l'appellation de "conducteurs à âme massive") de plus ou moins forte section, protégé par une gaine isolante dont la couleur correspond au type d’utilisation (phase, neutre, protection).
Du fait de leur structure, ils ont une souplesse très limitée. Ils ne peuvent en aucun cas alimenter des appareils mobiles ou rester apparents dans le cadre d’installations fixes. Il faut, dans ce cas, qu’ils soient placés sous conduits.
Les câbles multiconducteurs
Cette appellation ne définit pas la structure interne du conducteur, mais le mode d’association de plusieurs conducteurs sous une gaine isolante.
• Les câbles multiconducteurs à âme câblée sont destinés aux installations mobiles et à l’alimentation d’appareils de forte puissance, ou imposant la présence d’un conducteur de protection (terre).
• Les câbles multiconducteurs à âme massive, beaucoup plus rigides, permettent la réalisation d’installations fixes apparentes avec fixation par pontets clouables. La rigidité des conducteurs limite les possibilités de courbes (dont le rayon ne doit pas excéder six fois la section du conducteur).
Il contiennent 3 conducteurs (phase, neutre, terre) en monophasé ou 5 conducteurs (3 phases, 1 neutre, 1 terre) en triphasé.
Il est admis d'utiliser des conducteurs souples dans une installation à condition que les connexions aux extrémités terminales (boîtes de connexions, PC, luminaires, etc.) soient réalisées avec des embouts sertis.
SECTION DES CONDUCTEURS |
Intensité maxi |
Puissance maxi raccordable (sous 220v) |
Section des conducteurs |
10A |
2 200 W |
1,5 m2 |
16A |
3 500 W |
2,5 m2 |
20A |
4 400 W |
4,0 m2 |
32A |
7 000 W |
6,0 m2 |
Les conduits
On désigne sous cette appellation un certain nombre de matériels, parfois très différents les uns des autres, mais qui ont en commun de permettre la protection des conducteurs dans le cadre des installations à poste fixe.
Les conduits tubulaires apparents
Il s’agit, comme leur nom l’indique, de tubes fixés directement sur les murs et les cloisons, dans lesquels passent les conducteurs. À l’origine en métal (aujourd'hui interdit), ces tubes sont désormais en PVC, leur fixation se faisant par des colliers vissants. Ils sont cintrables à chaud, mais on trouve une gamme complète d’accessoires de liaison (coudes, T, manchons, etc.). Ces conduits doivent assurer une protection continue des conducteurs à âme massive. On les utilise parfois de façon discontinue en association avec des câbles multiconducteurs. Assez inesthétiques, ces conduits conviennent pour les caves, les locaux industriels ou certaines pièces humides dans lesquelles la baguette est interdite.
Les conduits tubulaires encastrables
Les conducteurs à âme massive utilisés dans les installations encastrées doivent être protégés par des conduits tubulaires encastrés ou noyés dans la maçonnerie. Là encore, on utilise largement le PVC au détriment du métal. Une normalisation des conduits encastrables est en vigueur, en fonction des conditions d’utilisation.
Les conduits métalliques
Longtemps tolérés, ils sont aujourd’hui strictement interdits en installation neuves pour les risques évidents d’électrocution qu’ils peuvent engendrer. Ces conduits apparents rigides doivent donc être remplacés par des conduits en PVC chaque fois que c’est possible. Les conduits métalliques encastrés déjà en place peuvent être réutilisés à condition de contenir : soit des conducteurs comportant une isolation en PVC (les circuits concernés doivent dans ce cas être protégés par dispositif différentiel à haute sensibilité 30 mA), soit des câbles présentant une isolation équivalente à celle de la classe II (double isolation).
Distinction des conduits
Les conduits peuvent être posés en apparent, en encastré ou dans les vides de construction. Les systèmes d’installation comprennent les conduits eux-mêmes, mais aussi un certain nombre d’accessoires : jonctions, raccordements, terminaisons, changements de direction. Les conduits et accessoires respectant la norme NF EN assurent des degrés de protection homogènes tout le long des conduits y compris les accessoires. La protection des conduits doit être assurée mécaniquement, sans discontinuité. Le raccordement des conduits entre eux s’effectue à l’aide des accessoires de raccordement déjà cités. Dans le cas où les conduits sont encastrés, ces accessoires doivent assurer l’étanchéité pendant le temps de prise du béton, du mortier ou du plâtre. Un même conduit peut contenir des conducteurs appartenant à des circuits différents sous certaines conditions.
Un conduit est identifié par:
• une couleur (le orange signifiant qu'il peut être conducteur de flamme et que de ce fait il doit être obligatoirement encastré dans la maçonnerie)
• deux chiffres indiquant son diamètre extérieur
• trois ou quatre lettres indiquant ses qualités
• quatre chiffres (de 1 à 4) indiquant ses propriétés
QUALITÉS |
Codification |
Qualité |
NF-USE |
Label de qualité |
Chiffre |
Degré de résistance mécanique |
Numéro |
Référencement |
A |
Annelé |
B |
Blindé |
C |
Cintrable |
C |
Composite |
D |
Déformable |
E |
Étanche |
I |
Isolant |
L |
Lissé |
M |
Métallique non isolant |
O |
Ordinaire |
P |
Non propagateur de flammes |
R |
Rigide |
S |
Souple |
T |
Transversalement élastique |
|
PROPRIÉTÉS |
|
Chiffres |
Fonction |
Signification |
1 |
Résistance à l'écrasement |
3 (750 N), 4 (1250 N), 5 (4000 n) |
2 |
Résistance aux chocs |
3 (2 J), 4 (6 j), 5 (20 J) |
3 |
Température mininimale d'utilisation |
2 (-5° C), 5 (-45° C) |
4 |
Température maximale d'utilisation |
1 (+60° C), 2 (+ 90° C), 5 (+ 400° C) |