La seconde vie des matériaux et produits neufs
Une véritable tradition du gaspillage est profondément ancrée dans l'univers du bâtiment, de la construction au second œuvre, mais aussi en rénovation. Inexactitude dans l'estimation des besoins précis en matériaux et équipement, erreur de métrés, évolution à la baisse des besoins en cours de chantier, etc. : les causes des excédents sont multiples et, la plupart du temps, ils sont stockés sans être réaffectés. Beaucoup finissent un jour ou l'autre "à la benne" pour "faire de la place".
Des plateformes sur le net se proposent de faire changer ces comportements en permettant une utilisation concrète de ces excédents de produits neufs inutilement gaspillés. Elles sont destinées aux professionnels mais accessibles aussi aux particuliers qui font eux-mêmes des travaux. Les produits et équipements concernés sont neufs et souvent garantis comme tels ou pour le temps de garantie continuant à courir depuis leur fabrication. L’économie réalisable est de près de 70%.
La seconde vie des matériaux et produits d'occasion
La récupération constitue un autre volet de l’économie circulaire qui permet de prolonger voire de renouveler la vie des matériaux de construction ou d’aménagement de la maison. De plus en plus, la déconstruction fait place à la démolition, permettant de récupérer quantité de matériaux et produits en leur évitant de finir « à la benne ».
Restauration des maisons anciennes
Le mouvement s’est dessiné avec la restauration de maisons anciennes dont l’authenticité méritaient l’utilisation de matériaux issus de constructions de même génération. Outre une valorisation du bien, on évite ainsi de dénaturer l’existant soit avec des matériaux contemporains anachroniques, soit avec des succédanés de composants. Charpentes, poutres, huisseries, lambris, tuiles, briques et pierres anciennes, dallages, pavés, carrelages, parquets, cheminées sont ainsi récupérables pour s’intégrer dans des constructions en lieu et place de matériaux et d’équipements d’origines devant être remplacés ou utilisés dans des aménagements ou des extensions. Sous réserve de conformité avec les normes, notamment de sécurité, la restauration de qualité d’une demeure ancienne aura tout à gagner de l’installation de vieux radiateurs de chauffage central anciens ouvragés, d’anciens équipements sanitaires dont les copies actuelles sont hors de prix. Leur coût n’est pas forcément compétitif avec leur neuf, sauf si on l’envisage sous l’angle de l’économie circulaire.
Les précautions à prendre
Bien sûr un certain nombre de précautions doivent être prises pour l’utilisation de matériaux et produits de réemploi :
– l’adaptation aux plans d’exécution et aux positions dans la construction (taille des portes, des fenêtres, épaisseur des lames de parquet, etc. ;
– l’état des matériaux et notamment l’absence de nuisibles comme, pour le bois, les champignons, mérule, en particulier, les larves d’insectes xylophages, dont les capricornes et les termites, etc. ;
– le stock disponible en cas de besoin supérieurs à ceux estimés pour garantir une continuité d’aspect ;
– l’authenticité des matériaux et produits récupérés ;
– leur origine géographique : ce serait un comble pour le bilan carbone que d’utiliser des produits de récupération venus du bout du monde !
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LA MAISON SOBRE
Christian PESSEY
Éditions MASSIN