Construire ou restaurer une maison à la campagne, en pleine nature

Intégrer sa maison dans la nature

Plusieurs motivations peuvent conduire à vouloir implanter une maison isolée à la campagne :

• l’envie de vivre au calme dans la nature, à l’écart de tout voisinage ;
• bénéficier d’un terrain moins cher qu’en zone urbanisée ou construite ;
• échapper à la banalité une résidence en lotissement ;
• moindre coût de la construction éventuel par des artisans et entreprises locales ;
• proximité d’approvisionnement de matériaux locaux.

Un certain nombre de contraintes administratives et techniques peuvent contrarier ce projet.

Partir de l’existant

On sait qu’il est très difficile de rendre constructible un terrain qui ne l’est pas, ce qui est généralement le cas en pleine campagne. La solution la plus simple est donc d’acquérir une maison isolée et de la restaurer ou de la faire évoluer (par exemple par une extension verticale), à travers une demande de permis de construire. Ceci veut dire qu’il faut partir de l’ancien à rénover, avec toutes les contraintes que cela peut induire selon la nature et le mode constructif de la maison.

Faire évoluer le classement d’une parcelle

Il faut d’abord savoir si le terrain est ou non constructible, ce que le service d’urbanisme de la mairie pourra vous confirmer rapidement, voire sur un simple coup de téléphone. Les terrains constructibles en pleine nature sont rares, car la majeure partie de la surface d’une commune rurale est dévolue aux exploitations agricoles et forestières. Le classement par destination de la surface d’une commune n’est pas immuable. Un terrain agricole peut devenir un terrain d’habitation et donc un terrain constructible. Le « zonage » d’une commune peut évoluer à l’occasion d’une révision de plan local d’urbanisme ou sur demande à la commune qui statuera en fonction de l’évolution urbanistique de celle-ci. Il faut en faire la demande en mairie, laquelle, après consultation de son service d’urbanisme et après avoir entendu vos arguments, sollicitera l’avis de la CDCEA (Commission départementale de consommation des espaces agricoles), chargée d’apprécier les conséquences de toute réduction des zones agricoles.

Critères d’implantation

Construire en pleine nature induit de prendre en compte un certain nombre de conditions et contraintes imposées par les lieux :

• nature et état du sol et du sous-sol ;
• niveau de la nappe phréatique, risques éventuels d’inondation du fait de la proximité d'un cours d'eau ;
• orientation de la parcelle et de la future construction par rapport au soleil ;
• pente du terrain et contraintes sur la construction ;
• éléments climatiques locaux (exposition aux vents dominants, à la pluie ou au contraire fort ensoleillement et température estivales élevées) ;
• végétation existante, à faire éventuellement évoluer dans le sens du déboisement ou au contraire des plantations ;
• adaptation à l’environnement architectural de la région ;
• possibilités de raccordement aux différentes viabilités : eau, électricité, assainissement collectif ou possibilité d'installer un assainissement non-collectif (voir le SPANC)

Les conditions d’accueil de la population alentour constituent aussi un élément important de faisabilité du projet, car le voisinage, même assez éloigné, reste un facteur majeur d’intégration dans une communauté rurale.

Services environnants

Il est important de prendre en compte la distance à parcourir pour bénéficier des différents services publics. Cela revient à choisir un emplacement qui ne soit pas trop éloignée d'un village-centre possédant des commerces, mais aussi d'axes routiers suffisamment importants pour se rendre dans les agglomérations où se trouve un service hospitalier. Bénéficier de la solitude a ses charmes, mais pas l'isolement.